Le marché (vraiment) très lucratif de l’euthanasie

Publié le 14 Mar 2012
 Le marché (vraiment) très lucratif de l’euthanasie L'Homme Nouveau

Votre mort, vous la voulez avec l’option « Ivresse ultime » ou plutôt « Festin royal » ? À moins que, plus libertin, vous préfériez l’option « Petite Mort »… Au choix, votre « prestation euthanasique » avec, pour les amoureux du litron, « perfusion d’alcool éthylique, odeurs d’alcools raffinés, goûts d’essences alcooliques sur la langue ou à boire », pour les fins gourmets,  « perfusion lipidique, odeurs de mets raffinés, goûts d’essences de mets raffinés sur la langue ou à manger » et pour tarés du bas-ventre, (âmes sensibles, s’abstenir), « masturbation par instrument électro-mécanique (possibilité de masturbation manuelle par un membre de la famille ou des proches) » .

La mort à la carte est, potentiellement, fort lucrative. Le Groupe Charon, entrepreneurs du marché de la mort organisée a déjà établi les différentes offres, dont un savoureux aperçu a été donné plus haut, de leur « Prestation Ultime Plaisir », nouveautée de ce mois de mars 2012. Bon appétit, bien sur ! Ils ont aussi écrit un « hymne euthanasique » et conçu un drapeau pour soutenir la cause et n’attendent plus qu’un cadre législatif propice pour se ruer sur les mourants comme des vautours sur les cadavres. Pour l’instant, ils n’ont que leurs larmes pour pleurer la mise en avant des soins palliatifs qui suffit, pour l’instant, à enrayer la menace de la légalisation de l’euthanasie. Déjà, dans un article publié sur leur blog le 8 mars 2011, ils déploraient ce retard qui « entrave fortement l’ouverture d’un marché dont le Groupe Charon a, dès son billet du 23 janvier 2011, souligné à la fois l’importance et le fort potentiel de développement ».

On a pu dire ici et là, par naïveté ou par hypocrisie, que la légalisation de l’euthanasie n’ouvrirait pas la porte aux dérives en tous genres et que, bien évidemment, aucun marché de la mort ne se mettrait en place. Mais le Groupe Charon, ces experts de la mort maîtrisée et surtout de la mort qui rapporte gros, affirme sans complexe que nos indigents, nos faibles et nos incurables ne valent plus la peine d’être soulagés parce qu’il coûtent trop cher. En témoigne leur article du 8 mars 2011 : « Sur un plan économique, les deux attitudes sont enfin largement incomparables : pour les soins palliatifs, les coûts incluent la mobilisation sur plusieurs jours à plusieurs semaines d’intervenants multiples dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire, celle de moyens techniques parfois lourds pour la gestion de la douleur ou de divers symptômes, une structure fréquemment hospitalière ; pour l’euthanasie, les coûts se limitent à la mise à disposition de matériel (seringue, perfusion, produits euthanasiants) bon marché pour une durée extrêmement brève ».

D’ici là que mourir vite et bien devienne un acte citoyen, un acte qui permette de sortir de la crise…

« Euthanasie, liberté chérie, tu es plus forte que la mort. Des âges sombres qui prônaient la vie, tu as vaincu et tu vaincras encore ! », chantent-ils dans leur Hymne euthanasique. On ne s’attardera pas sur la réutilisation de la dialectique éculée des Lumières ayant supplanté l’obscurantisme. L’inversion des valeurs que traduit cette phrase est bien plus terrible. Les valeurs ne sont plus relatives, elles sont inversées. La valeur de la vie et de la mort n’est plus laissée à la libre appréciation de tout un chacun. La mort, définitivement, a supplanté la vie. Bienvenue en enfer.

Un petit cocktail létal? Un mojito suffira, merci…

Terrible n’est-ce pas ?

Fort heureusement, ceci n’est pour l’instant qu’une fiction, un canular même, un site habilement conçu pour faire prendre conscience des conséquences logiques qu’engendrerait la légalisation de l’euthanasie.

On y découvre comment une idée, pourtant défendue par certains avec les meilleures sentiments du monde, peut aboutir à l’horreur…

Adelaide Pouchol

Adelaide Pouchol

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociété

Peuple, élite et bien commun

L'Essentiel de Joël Hautebert | La victoire de Donald Trump aux États-Unis et les constats dressés à de nombreuses reprises ces dernières années en Europe sur les divergences grandissantes entre le peuple et les élites ne doivent pas amener les catholiques à une vision manichéenne : la défense des valeurs morales naturelles est la boussole vers le bien commun qui évitera de confondre une oligarchie dévouée avec d’une véritable élite.

+

élite peuple
À la uneSociétéÉducation

Difficultés scolaires et troubles cognitifs 

C'est Logique ! de Bruno Couillaud | Le mot « trouble » est désormais commodément employé dans les milieux scolaires pour désigner toutes sortes de difficultés des élèves. Mais l’absence de définition claire de ce mot et son ambiguïté semblent repousser un certain nombre de conduites répréhensibles volontaires dans le domaine de la pathologie, exonérant les éducateurs qui devraient y faire face. 

+

trouble cognitif
SociétéBioéthique

Le débat sur la fin de vie repoussé

L'examen du texte sur la fin de vie, initialement prévu pour le 27 janvier, a été reporté aux semaines des 3 et 10 février, suscitant une incertitude quant à sa forme définitive. Ce projet, soutenu par une partie des députés, vise à légaliser l'euthanasie et le suicide assisté, mais il rencontre une opposition féroce, notamment de la part des soignants, des défenseurs des soins palliatifs et de nombreuses voix chrétiennes.

+

Pour des états généraux de la fin de vie :tribune et pétition du Comité pour la dignité en fin de vie L'Homme Nouveau
Société

Le retour de la Dame de Pierre : un voyage à travers 1000 ans d’histoire

Le 8 décembre 2024, la cathédrale Notre-Dame de Paris, après cinq années de travaux suite à l’incendie dévastateur de 2019, réouvre de nouveau ses portes au public. À cette occasion, un événement majeur rend hommage à l’histoire et à la grandeur de Notre-Dame : le spectacle La Dame de Pierre, qui revient du 20 au 22 décembre 2024 sur les scènes du Palais des Congrès de Paris.

+

la dame de pierre