Le Pape rappelle le sens de la prière d’intercession dans la communion des saints

Publié le 26 Déc 2020
Le Pape rappelle le sens de la prière d'intercession dans la communion des saints L'Homme Nouveau

Commentaire de l’allocution lors de l’Audience générale du 16 décembre 2020

            Après avoir parlé de la prière de demande, le Pape poursuit ses catéchèses avec la prière d’intercession si étroitement liée au si beau mystère de la communion des saints. Après le Concile, beaucoup de liturgistes et théologiens ont condamné la prière de demande sous le faux prétexte qu’elle était non seulement impossible, mais encore inutile. L’état du monde actuel nous prouve l’absurdité d’une telle affirmation. Cependant, il reste vrai que la prière de demande n’est pas la seule forme de prière, loin de là. Si l’on ne connaît que cette forme de prière, on risque de tomber dans un égoïsme ravageur, dont on ne tardera pas à mesurer les effets diaboliques. C’est pourquoi, le Pape nous parle maintenant de la prière d’intercession qui nous ouvre sur les autres, faisant de nous des humanités de surcroît, comme le notait si bien sainte Élisabeth de la Trinité.

            Celui qui prie en effet ne doit pas prier pour lui seul. Il doit porter aussi le monde sur ses épaules, sans jamais se lasser. L’Apocalypse nous présente l’Église comme un peuple sacerdotal, autrement dit un peuple d’intercesseurs. S’il est vrai qu’il y aura toujours une énorme différence entre le sacerdoce ministériel et le sacerdoce commun des baptisés comme le soulignait Lumen Gentium, il n’en reste pas moins vrai qu’en vertu des caractères du baptême et de la confirmation, le chrétien est marqué pour l’éternité et ordonné vers le culte et vers le sacrifice. C’est là que doit s’exercer principalement la communion des saints. Le catéchisme de Saint Pie X nous la présente ainsi : « Le neuvième article du Credo nous enseigne que dans l’Église, en vertu de l’union intime qui existe entre tous ses membres, tous les biens spirituels tant intérieurs qu’extérieurs qui leur appartiennent sont communs ». En effet tout chrétien priant, sans rien perdre de sa plénitude personnelle, mais au contraire pour la posséder et la développer, se trouve inséré dans un ordre communautaire qu’il doit accepter et promouvoir. Et cet ordre tend à une plénitude unitaire et sociale que seules la loi et la grâce du Christ peuvent donner à l’homme, non comme une utopie, mais comme une réalité ; non en supprimant sa personnalité propre, mais en l’épanouissant et en l’exaltant dans ce suprême dessein divin que nous appelons la communion des saints. Le salut demeure certes individuel, mais on ne se sauve bien qu’en famille. Si l’intériorité et la prière silencieuse personnelle sont nécessaires à tout priant pour davantage écouter Dieu, chaque chrétien devrait aussi pouvoir compter sur la prière de son frère dans la foi. Notre prière doit donc monter vers Dieu non seulement pour nous dans la prière de demande, mais encore pour demander et louer pour les autres qui ne prient ni ne louent, mais vivent comme des animaux sans foi ni loi.

            Le CEC résume bien cette prière d’intercession dans le mystère de la communion des saints, au n°2635 : « Intercéder, demander en faveur d’un autre, est, depuis Abraham, le propre d’un cœur accordé à la miséricorde de Dieu. Dans le temps de l’Église, l’intercession chrétienne participe à celle du Christ : elle est l’expression de la communion des saints. Dans l’intercession, celui qui prie ne recherche pas ses propres intérêts, mais songe plutôt à ceux des autres, jusqu’à prier pour ceux qui lui font du mal. » Demandons à Marie d’être toujours en syntonie avec la miséricorde de Dieu, pour pouvoir l’exercer sur les autres, car nous sommes tous nés d’un même arbre blessé dès l’origine dans l’Ancien Adam, pour être greffés sur le nouvel arbre de la vie : le Nouvel Adam.

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