Le sens de la vie selon J.R. Tolkien

Publié le 19 Juil 2018
Le sens de la vie selon J.R. Tolkien L'Homme Nouveau

L’avantage, pour une gamine dont le père est éditeur, c’est qu’elle peut lui demander l’adresse d’un de ses auteurs pour que celui-ci l’aide à faire un devoir de classe. C’est ce que fit un jour déjà lointain en Angleterre la jeune Camilla Unwin, fille de l’éditeur de Tolkien, alors déjà? mondialement connu : « Cher Monsieur Tolkien, que répondriez-vous à la question : “Quel est le but de la vie ?” ». Tolkien prit au sérieux la demande et répondit par une longue lettre. Après une réflexion sur le sens de la question pour autant qu’elle en ait un, il lui donna non pas son opinion personnelle, mais plutôt son engagement personnel – en ce domaine une simple opinion importe peu si l’on va au fond de la question, le but de la vie en soi ne peut être que celui qu’a voulu son Créateur. Pour Tolkien, il ne peut donc y avoir de doute : le but de la vie, c’est pour nous « d’accroitre selon nos capacités notre connaissance de Dieu par tous les moyens dont nous disposons pour être conduits à le louer et à lui rendre grâce. Faire comme nous le disons dans le Gloria : nous te louons, nous te bénissons, nous t’adorons, nous te glorifions, nous te rendons grâce pour ton immense gloire ».

Voilà qui paraîtra à beaucoup n’être qu’une image amusante, ou intéressante pour qui a la fibre musicale. Il n’en est rien. C’est une description aussi réaliste que profonde de notre condition humaine telle que Dieu la désire et de ce à quoi nous sommes destinés. Notre vie est une classe de chant pour se préparer, si nous réussissons le concours d’entrée ou les repêchages, aux chœurs célestes (et ce que nous donnent à ressentir une mélodie grégorienne, un aria de Bach ou un chant d’une messe dominicale en est comme un affleurement). Et comme toute classe de chant, c’est une affaire sérieuse, même si elle peut procurer bien de la joie : faire des fausses notes pour commencer, saisir la mélodie et chanter sans se laisser distraire, travailler, encore travailler, ne pas succomber à la tentation du découragement ou de l’abandon, et puis au bout, le miracle d’une œuvre bien chantée, prémices de celui que nous sommes appelés à partager au Ciel. Saint Augustin le disait déjà : « Notre occupation en cette vie, mes frères, doit être de louer Dieu car cette louange du Seigneur constituera le bonheur de notre vie à venir ; et nul ne peut avoir part à cette vie future, s’il ne s’y exerce dès celle-ci. »

Nous ne savons pas quelle note a reçu Mlle Unwin pour son devoir, ni même si elle s’est inspirée de ce que lui écrivait Tolkien mais il y a là de quoi orienter nos vies, en basse continue de leurs péripéties.

Ce contenu pourrait vous intéresser

ChroniquesLectures

Autobiographie du pape François : une attente déçue

L'Essentiel de Thibaud Collin | Publiée dans plus de cent pays, l’autobiographie du pontife se révèle assez décevante, malgré son titre, Espère, quand à sa vie même. On y retrouve cependant ses thèmes de prédilection, ses contradictions ainsi que ses jugements peu nuancés sur certains sujets, en particulier celui de la liturgie traditionnelle.

+

pape neuvaine autobiographie
ChroniquesAnnée du Christ-RoiDoctrine sociale

Abbé Barthe : Comment s’est évanoui l’enseignement sur la royauté sociale du Christ 

Enquête Quas Primas 2 | Dans le cadre de l'année du Christ-Roi, nous continuons notre enquête. L'enseignement sur la royauté sociale du Christ, qui consistait à armer les catholiques contre la laïcité, à rappeler que les gouvernants légitimes sont des représentants du Christ-Roi et qu'ils lui doivent un culte public, était trop antimoderne pour être pleinement reçu en son temps en France.

+

royauté sociale du christ
Chroniques

Carte blanche : La tour de Babel

Aujourd’hui, certains s’insurgent contre le mélange des langues parlées et la domination de l’anglais dans les échanges internationaux. C’est vrai, le franglais existe et ce n’est pas une consolation de savoir que ce phénomène prend déjà sa source dans l’histoire lointaine. L'épisode de la tour de Babel nous rappelle que Dieu avait créé l’unité que l’homme brisa par le péché.

+

tour de Babel
ChroniquesLectures

Les prêtres réfractaires

Carte blanche d'Yves Chiron | Xavier Maréchaux est un disciple de l’historien Michel Vovelle qui a scruté l’histoire de la Révolution sous un angle sociologique et à travers l’histoire des mentalités. Son livre sur les prêtres réfractaires embrasse en fait l’histoire de l’Église entre 1789 et 1815. Il tend à montrer que la Révolution fut, pour l’Église, une occasion manquée pour se « moderniser » ; occasion manquée à cause des excès des révolutionnaires et de la rigidité des prêtres réfractaires…

+

prêtres réfractaires
ChroniquesAnnée du Christ-Roi

Mgr Schneider : Sur le règne éternel, universel et social du Christ

Enquête Quas Primas 1 | Dans le cadre de notre enquête sur le Christ-Roi, Mgr Athanasius Schneider nous a fait l’honneur de répondre. Il rappelle que, attestée par le Christ lui-même au prétoire, devant Pilate, sa royauté, enseignée par le catéchisme, confirmée par les papes, a encore été témoignée dans le sang par des martyrs, en particulier par les Cristeros du Mexique et les religieux victimes de la guerre civile espagnole.

+

christ roi Schneider