« Ahhh des fleurs pr les filles et des costards pour les mecs!! C’est une pote a Frigide l’organisatrice??!! » (sic). Commentaire cueilli au hasard d’une recherche sur G-Day, le salon du mariage gay « 100% masculin » qui s’est tenu le 27 avril à Paris. L’internaute est fâchée, et pas seulement avec la langue française. L’organisatrice en question, Claire Jollain, explique ainsi le pourquoi du comment : « Les femmes sont plus discrètes dans leur communauté et peuvent trouver des choses qui leur correspondent dans les salons du mariage classiques ». Et de poursuivre en expliquant que les hommes veulent autre chose que « des roses et des pivoines », ce qu’ils ne trouvent nulle part ailleurs, et qu’ils ont bien droit, par conséquent, à un salon rien que pour eux avec, qu’on se le dise, des « professionnels du nœud papillon ».
« Les gouines vous emmerdent, Claire ! On ne va pas attendre un salon du mariage pour s’habiller en costard à notre mariage ! », s’énerve une autre commentatrice. Les exposants « proposeront du haut de gamme décontracté » car les homosexuels forment une communauté « à fort pouvoir d’achat avec des goûts haut de gamme » (sic), explique encore Claire Jollain, s’attirant ainsi les foudres des chevaliers de l’égalité qui voient dans ce discours l’incarnation même du sexisme et du patriarcat : les homosexuels masculins seraient riches donc les lesbiennes seraient pauvres… Clichés inacceptables. Au sein de la communauté LGBT, la colère monte. Il est même des internautes pour traiter d’hétéros les organisateurs de ce fameux salon.
« et pour ne rien arranger les anti on recuperer cet article en disant qu’on s’etriper entre nous et qu’on se traiter d’hetero. pfff ils sont pathetiques… » (sic). Un commentateur assiste, désemparé, au pugilat par écrans interposés et s’inquiète de ce que ce salon 100% masculin soient une aubaine de plus pour les défenseurs de la famille. Qu’il se rassure, nous n’en attendions pas moins de la communauté homosexuelle.
Ce salon exclusivement masculin serait-il une incohérence, un loupé sur le plan marketing des promoteurs de l’égalité des droits ?
Les homosexuels parlent eux-mêmes de communauté, leur sémantique est empreinte, à leur corps défendant, de ce repli identitaire propre aux minorités. Plus encore, ces mêmes personnes homosexuelles se définissent d’abord par leur orientation sexuelle, créant ainsi des groupes au sein du groupe entre ceux qui aiment les hommes, ceux qui aiment les femmes et ceux qui aiment les deux. L’homosexuel masculin, par définition, exclut la femme de sa vie affective. Ce salon n’en est que l’application concrète, somme toute assez cohérente avec le reste de l’idéologie qui les anime.
Le scénario aurait pu être écrit à l’avance.
Ce sont ces mêmes lesbiennes qui nous criaient lors des manifestations pro « mariage pour tous » que l’égalité des droits pour les homos n’enlèverait rien aux hétéros. De la même façon, que les homosexuels masculins fassent un salon du mariage n’enlève pas le droit aux lesbiennes d’en faire un si cela leur chante et d’y vendre des costumes d’hommes si tel est leur bon plaisir.
Qu’enfin, tout ce petit monde se rassure, la masculinité ne veut plus dire grand-chose et une femme qui se sent homme sera certainement accueillie à bras ouverts dans ce lieu 100% masculin.