Le vêtement blanc du baptême signe visible du changement radical

Publié le 28 Mai 2018
Le vêtement blanc du baptême signe visible du changement radical L'Homme Nouveau

Le Pape poursuit ses méditations sur le baptême, lors des audiences générales. Il commente maintenant le nouveau vêtement. L’Apocalypse contient un riche enseignement sur le baptême et plus précisément sur le vêtement. Dans ce livre, plusieurs images symbolisent le baptême, en premier lieu l’eau qui déjà dans l’ancienne Alliance servit à Dieu pour accomplir des exploits. Le baptême lave et blanchit le nouveau chrétien dans le sang du Christ. Tous les élus sont invités à se laver dans le sang de l’Agneau. Pour comprendre l’image de l’Apocalypse, il faut se souvenir que, dans l’Église primitive, le baptême avait lieu par immersion. Le baptisé descendait dans l’eau, y plongeant son corps. À sa sortie, il revêtait le vêtement blanc, symbole de la victoire, avant même d’être celui de la pureté. Le second symbole du baptême est le sceau. Saint Jean rejoint ici saint Paul : le baptisé est marqué par Dieu d’un caractère indélébile. Quant au vêtement blanc, il est donné au baptisé pour lui montrer que par son baptême qui le plonge dans la mort du Christ, il participe à la double victoire de Celui-ci sur le péché et sur la mort. Enfin, beaucoup de passages de l’Apocalypse évoquent le nom nouveau, autre prérogative du baptisé. Le baptisé peut désormais, en Jésus, appeler son Père céleste par son nom. Le vêtement et le lavement dans le sang du Christ n’ont d’autre but que de nous préparer à la vision de Dieu dans l’éternité et à notre participation à la vie bienheureuse dans la Jérusalem céleste. Alors, quand ce jour sera arrivé, à l’heure que Dieu voudra, il n’y aura plus de mort ni de douleurs ; il n’y aura pas davantage de nuit. Nous n’aurons plus alors « besoin de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur nous éclairera ». C’est ce que signifie le cierge allumé que l’on remet au nouveau baptisé.

Le vêtement blanc demeure aussi le signe visible d’un changement radical, bien qu’en grande partie, invisible. Par le baptême, nous sommes devenus réellement des hommes nouveaux. Cette nouveauté peut apparaître aux yeux de tous à travers un réel changement de vie, mais l’œuvre de la grâce restera toujours un profond mystère, comme l’est aussi hélas le refus de cette grâce. La liberté, qui est d’une certaine manière un grand risque encouru par Dieu, est surtout une preuve de sa miséricorde infinie. Au passage, disons que cette liberté qui est née de la miséricorde divine et qui est capable de contrarier le plan de Dieu explique l’existence de l’enfer. Cette existence ne doit aucunement nous apparaître comme une démission ou une impuissance de la part de Dieu ; elle s’explique par le fait qu’en Dieu plénitude de justice et plénitude de miséricorde ne font qu’un. Revêtir le Christ, c’est donc, comme l’explique fort justement saint Paul, cultiver toutes les vertus pour atteindre par la charité parfaite « la plénitude de l’âge du Christ ». Et le symbole du cierge allumé le montre fort bien. Le cierge du baptême est allumé au feu du cierge pascal qui représente le Christ. Nous devons cheminer à la suite du Christ, en étant des fils de lumière, comme l’aveugle né et non comme les Pharisiens endurcis. Aussi à ses origines, le baptême s’appelait-il « illumination ». Dans les temps difficiles souvenons-nous de notre vocation chrétienne et de nos promesses baptismales. Même dans la nuit de la foi, si Dieu la juge bonne pour nous, persévérons jusqu’au Ciel, car comme le disait sainte Bernadette : « Le Ciel, il faut que je me le gagne ». Le baptême s’achève par la récitation du Pater. Mais il nous faut aussi une mère : Salve Regina, Mater misericordiæ.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 16 mai 2018

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous concluons aujourd’hui le cycle de catéchèses sur le baptême. Les effets spirituels de ce sacrement, invisibles aux yeux mais œuvrant dans le cœur de qui est devenu une créature nouvelle, sont manifestés par la remise de l’habit blanc et du cierge allumé.

Après le bain de régénération, capable de recréer l’homme selon Dieu dans la véritable sainteté (cf. Ep 4, 24), il est apparu naturel, dès les premiers siècles, de revêtir les nouveaux baptisés d’un habit blanc, candide, semblable à la splendeur de la vie poursuivie dans le Christ et dans l’Esprit Saint. L’habit blanc, tout en exprimant symboliquement ce qui a eu lieu dans le sacrement, annonce la condition des transfigurés dans la gloire divine.

Saint Paul rappelle ce que signifie se revêtir du Christ, en expliquant quelles sont les vertus que les baptisés doivent cultiver: «Vous donc, les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, revêtez des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience; supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous mutuellement. Et puis, par-dessus tout, la charité, en laquelle se noue la perfection» (Col 3, 12-14).

La remise rituelle de la mèche allumée au cierge pascal rappelle elle aussi l’effet du baptême: «Recevez la lumière du Christ», dit le prêtre. Ces paroles rappellent que ce n’est pas nous qui sommes la lumière, mais la lumière est Jésus Christ (Jn 1, 9; 12, 46), qui, ressuscité d’entre les morts, a vaincu les ténèbres du mal. Nous sommes appelés à recevoir sa splendeur! De même que la flamme du cierge pascal donne la lumière à chaque cierge, ainsi, la charité du Seigneur ressuscité enflamme les cœurs des baptisés, les comblant de lumière et de chaleur. C’est pourquoi, depuis les premiers siècles, le baptême s’appelait aussi «illumination» et celui qui était baptisé était appelé «l’illuminé».

Telle est, en effet, la vocation chrétienne: «Marcher toujours en enfants de la lumière, en persévérant dans la foi» (cf. Rite de l’initiation chrétienne des adultes, n. 226; Jn 12, 36). S’il s’agit d’enfants, c’est aux parents, avec les parrains et les marraines, que revient la tâche d’avoir soin d’alimenter la flamme de la grâce baptismale chez leurs enfants, en les aidant à persévérer dans la foi (cf. Rite du Baptême des enfants, n. 73). «L’éducation chrétienne est un droit des enfants; celle-ci tend à les guider progressivement à connaître le dessein de Dieu dans le Christ: ainsi, ils pourront ratifier personnellement la foi dans laquelle nous avons été baptisés» (ibid., introduction, n. 3).

La présence vivante du Christ, qu’il faut préserver, défendre et diffuser en nous, est une lampe qui éclaire nos pas, une lumière qui oriente nos choix, une flamme qui réchauffe nos cœurs en allant à la rencontre du Seigneur, en nous rendant capables d’aider ceux qui nous accompagnent sur notre route, jusqu’à la communion inséparable avec Lui. Ce jour-là, dit encore l’Apocalypse, «de nuit, il n’y en aura plus; nous nous passerons de lampe ou de soleil pour nous éclairer, car le Seigneur Dieu répandra sur nous sa lumière, et nous régnerons pour les siècles des siècles» (cf. 22, 5).

La célébration du baptême se conclut par la prière du Notre Père, propre à la communauté des enfants de Dieu. En effet, les enfants renés dans le baptême recevront la plénitude du don de l’Esprit lors de la confirmation et participeront à l’Eucharistie, en apprenant ce que signifie s’adresser à Dieu en l’appelant «Père».

Au terme de ces catéchèses sur le baptême, je répète à chacun de vous l’invitation que j’ai exprimée dans l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate : «Laisse la grâce de ton baptême porter du fruit dans un cheminement de sainteté. Permets que tout soit ouvert à Dieu et pour cela choisis-le, choisis Dieu sans relâche. Ne te décourage pas, parce que tu as la force de l’Esprit Saint pour que ce soit possible; et la sainteté, au fond, c’est le fruit de l’Esprit Saint dans ta vie (cf. Ga 5, 22-23)» (n. 15).

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