Dans une longue déclaration, les évêques des Philippines font une nouvelle « clarification » doctrinale sur la franc-maçonnerie et rappellent les sanctions canoniques qui frappent les francs-maçons.
La franc-maçonnerie est puissante et influente aux Philippines. Elle compte plus de 16 000 membres répartis en 278 loges.
Les travaux récents de l’historien Álvaro Jimena ont montré comment la franc-maçonnerie eut un rôle très important dans la « révolution philippine » qui mit fin à la colonisation espagnole en 1898, puis comment, sous la colonisation américaine qui suivit et qui dura jusqu’en 1946, les francs-maçons philippins furent très actifs dans la vie politique et dans l’administration.
Selon la formule d’Álvaro Jimena, durant cette période, il y eut un double mouvement de « philippinisation de l’administration coloniale et d’américanisation de la franc-maçonnerie ». Aujourd’hui, les francs-maçons, malgré leur effectif réduit, sont nombreux dans le personnel politique, dans l’administration et dans l’armée.
L’épiscopat philippin « depuis 1954 et jusqu’à aujourd’hui a toujours maintenu et défendu la position officielle catholique sur le caractère inacceptable [unacceptability] de la franc-maçonnerie, en raison des graves erreurs contenues dans sa doctrine (principes philosophiques) et ses pratiques ». Ce rappel figure dans les premières lignes de la longue déclaration que la Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP) a publiée le 24 mars dernier.