Pour la fête des saints Pierre et Paul, le Pape a remis les palliums aux nouveaux archevêques métropolitains. Son homélie insistait sur l’unité de l’Église, malgré les différences, et la vitalité de la foi, à l’exemple des saints apôtres.
Chaque fois que nous fêtons la Saint-Pierre et Paul, me reviennent en mémoire les paroles de saint Léon le grand :
« Précieuse est au regard de Dieu la mort de ses Saints, et aucune espèce de cruauté ne peut détruire une religion fondée dans le mystère de la Croix du Christ. L’Église n’est pas amoindrie, mais agrandie par les persécutions ; et le champ du Seigneur se revêt sans cesse d’une plus riche moisson lorsque les grains, tombés seuls, renaissent multipliés. »
Oui, le sang des martyrs a toujours été semence de chrétiens, selon les mots célèbres de Tertullien. Et cela vaut particulièrement pour les saints Apôtres Pierre et Paul, couple inégalable dans le monde selon les mots mêmes de la préface, témoins très fermes dans la parole et dans le sang de la Résurrection du Christ et colonnes inébranlables de l’Église.
Traditionnellement, le 29 juin, le Pape remettait, aux nouveaux archevêques métropolitains, les palliums, souvent bénis pour la Sainte-Agnès. Suite au covid, le pape François avait abandonné cet usage maintenant repris par Léon XIV. L’agneau, qui a offert la laine pour la confection des palliums, est le symbole de l’Agneau de Dieu qui a pris sur lui le péché du monde et qui s’est offert pour racheter l’humanité. Agneau et Pasteur, le Christ continue à veiller sur son troupeau et le confie aux soins de ceux qui, sacramentellement, Le représentent.
Le pallium, avec la blancheur de sa laine, est le rappel à l’innocence de la vie et la succession des six croix est la référence à une fidélité quotidienne au Seigneur, jusqu’au martyre, si nécessaire. Ceux qui porteront le pallium devront donc vivre une communion particulière et constante avec le Seigneur, caractérisée par la pureté des intentions et des actions et par la générosité du service et du témoignage.
Deux grandes leçons de cette liturgie du 29 juin sont examinées de près par le Pape dans son homélie. D’abord la communion ecclésiale, si importante et si menacée aujourd’hui. Pierre et Paul ont vécu la communion dans le martyre. La communion ecclésiale n’a jamais été une conquête pacifique, car la fraternité dans l’Esprit et ensuite dans le sang n’effaça jamais les grandes différence qu’il y avait entre les deux Apôtres, entre le pêcheur galiléen et l’intellectuel rigoureux qui avait appartenu à l’observance pharisaïque la plus stricte, entre celui qui avait tout quitté pour suivre Jésus et le persécuteur acharné des premiers chrétiens. Les conflits, dont le plus célèbre reste l’incident d’Antioche, ne manquèrent pas entre ces deux Apôtres.
Cela doit être une leçon pour nous : l’unité n’est pas l’uniformité. L’harmonie qui doit exister entre catholiques n’annule jamais la liberté de chacun. La véritable communion ecclésiale naît de l’élan de l’Esprit Saint. L’unité se fait par des ponts et non par des murs. Nous devons toujours apprendre à vivre l’unité dans la charité qui n’exclut jamais la diversité. Selon l’adage latin : « Pour ce qui est nécessaire, unité ; pour ce qui est divers, liberté et enfin en toutes choses charité. » Sachons donc, comme le demande le Pape, faire de nos différences un laboratoire d’unité et de communion.
Le deuxième point sur lequel insiste Léon XIV est la vitalité de notre foi. La foi est capitale. Celui qui croira et persévérera jusqu’au bout sera sauvé. Mais, dans l’expérience du disciple, il reste toujours le risque de tomber dans l’habitude et la routine, dans le ritualisme sec opposé à la pureté du cœur, dans des schémas tout faits qui ne respectent pas les défis du présent. Car notre monde est apostat. C’est le grand défi. Il a besoin de retrouver la foi catholique. Les Apôtres Pierre et Paul se sont toujours laissés inspirés par leur volonté de s’ouvrir aux vrais changements, nécessités par les événements. Ils ont toujours trouvé de nouvelles voies pour évangéliser le monde.
Finalement, tout revient à bien répondre comme Pierre à la question de Jésus : « Pour vous qui suis-je ? » Le discernement qui naît de la question posée par Jésus et qui suscite la vraie réponse permet à notre foi et à l’Église de se renouveler continuellement et d’être ainsi un véritable instrument de communion.
Demandons à Marie Mère de l’Église et Épouse de l’Esprit Saint de nous aider à donner la bonne réponse.
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