« Nous avons des personnes qui se droguent dans des conditions sanitaires exécrables. Elles ne sont pas à même de retrouver le chemin du sevrage, d’être accompagnées »,expliquait le ministre de la Santé Marisol Touraine le 30 août sur LCI pour justifier son projet de « centre d’injection supervisée ». L’idée n’est pas neuve, elle nous avait déjà fait hurler et nous n’avons plus qu’à recommencer avant que les tests manigancés par le ministère et ses lobbies ne soient mis en place. D’aucuns avaient proposé que l’on prévoit aussi des salles où les criminels puissent violer proprement avec contraceptifs en tout genre et consultations pour I.V.G à disposition. Il se trouve que l’idée n’a pas été retenue…
« Nous allons voir dans quelles conditions il est envisageable d’expérimenter de telles salles mais il faut que le travail se poursuive avec des élus, avec des associations concernées en particulier », a ajouté la très démocrate Marisol Touraine. Mais, que tous les prudents et les peureux se rassurent, « il ne s’agit absolument pas d’ouvrir une espèce de supermarché de la drogue comme j’ai pu l’entendre. »Nous voilà rassurés. Mais, à bien y réfléchir,qui paiera la drogue proposée à la consommation dans ces centres ? L’Etat devra-t-il se fournir auprès de réseaux illégaux que par ailleurs ses troupes de police tentent de démanteler ? Ces centres pourraient bien être une première étape vers la légalisation de certaines drogues… Puisque le pseudo-argument de la liberté individuelle n’avait pas convaincu tout le monde, il fallait bien essayer celui de l’hygiène et de la sécurité.

« Je travaille sur cette question depuis plusieurs semaines », a confié madame le ministre, ce qui n’est pas pour nous rassurer. Il ne s’agit donc pas – c’était notre dernier espoir – d’un éphémère coup de folie mais d’un projet en bonne et due forme dont la mise en place est évaluée à 300 millions d’euros.
Payés comment et par qui ?
Par les fumeurs de la seule herbe qui ne plait pas : le tabac. Eux n’ont droit à aucune salle, aucun centre. Rien. Ou plutôt beaucoup. Beaucoup de centimes en plus sur le prix du paquet. Car une augmentation de 40 centimes est annoncée, autre belle œuvre du ministère de la Santé.
Il est des herbes politiquement correctes.
Le camé soixante-huitard se fichait de l’ordre établi et de l’Etat en se roulant son joint, symbole de rébellion ridicule certes, mais qui avait le mérite de lui faire déployer quelques trésors d’imagination pour ne pas se faire attraper par la Brigade Anti-Criminalité. Son petit-fils se rebelle avec la bénédiction et l’argent de l’Etat, avec seringues aseptisées et caméras de surveillance, encadré de fonctionnaires bien-pensants.
Et pourquoi pas de la drogue bio ? Ou issue du commerce équitable ? Le décor serait parfait…
Vous imaginez un peu Rimbaud, Baudelaire et tous ces lettreux amateurs d’herbe se mettre en transe, bien alignés sur des tables en PVC avec seringues jetables fournies en petits sachets individuels et stérilisés, se grillant docilement les neurones sous le regard avisé des moniteurs de sniffe ?
Pitié… mieux vaut Tolkien, Philippe Muray, Raspail ou Chesterton, pipe ou cigare à la main !