Les Louisianes : les jeunes se forment

Publié le 06 Juil 2012
Les Louisianes : les jeunes se forment L'Homme Nouveau

Pouvez-vous nous expliquer ce que sont les Louisianes ?

Ludovic Laloux : Le 25 août 2007, en la fête de saint Louis roi de France, ont commencé les premières Louisianes. Depuis lors cette université d’été annuelle destinée à des jeunes commence chaque fois un 25 août et s’achève quatre jours plus tard, le 29 août. Avec d’autres amis historiens et philosophes, nous avons souhaité offrir à des jeunes des points de repère pour comprendre le christianisme, le rôle de l’Église catholique dans la société, le monde actuel mais aussi mieux saisir les enjeux des siècles passés avec des questions parfois récurrentes. Il nous paraissait également important d’être dans un lieu calme et paisible avec une présence monastique. Les Petits Frères de Marie Mère du Rédempteur nous accueillent à l’hôtellerie de leur prieuré situé à une quinzaine de kilomètres de Laval. Ils nous portent dans la prière, nous accompagnent et soutiennent l’initiative. Nous leur sommes grandement redevables de ce qui a été réalisé depuis les débuts.

Dès la première année, nous avons eu la chance d’accueillir des personnes renommées mais aussi d’autre moins connues qui ont eu à cœur d’aborder tel ou tel thème dans des domaines variés (théologie, histoire, philosophie, littérature, bioéthique…) : Thibaud Collin sur « Les enjeux théopolitiques de la revendication homosexuelle », le père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé sur « Péguy et la modernité », Reynald Secher sur « La Terreur en Vendée : le prototype d’une politique génocidaire » et « Falsification de l’Histoire et désinformation », Annie Laurent sur « Quel avenir pour les chrétiens en terre islamique ? », Xavier Mirabel sur les « Enjeux des combats pour la vie », Michel Fauquier sur « Le dimanche : fondements et enjeux ».

Cette année, le programme propose : François Ars sur « Sainte-Anne d’Auray, l’histoire d’un pèlerinage au cœur des Bretons » et « L’Église est-elle responsable du basculement politique de la Bretagne ? » ; Frédéric-Pierre Chanut sur « Le Moyen Âge : mythes et réalités » et « Bossuet, un Démosthène chrétien à la cour du Roi-Soleil », Yves Dupont sur « Évolution, Darwin et darwinisme », Michel Emmanuel sur « L’Église face au marxisme : l’exemple d’un vicaire en banlieue rouge », Michel Fauquier sur « L’Europe a-t-elle une âme ? » et « Aux sour­ces de l’eugénisme », Ludovic Laloux sur « Don Bosco (1815-1888), un éducateur confronté à une société anticléricale : quelle actualité aujourd’hui ? » ; Annie Laurent sur « Les chrétiens d’Orient et le « printemps arabe » » et « Situation actuelle de l’islam », Hélène Michon sur « Entre l’avette de François de Sales et l’abeille de Montaigne » et « Justice et force chez Pascal », Reynald Secher sur « Vendée : du génocide au mémoricide »… Et aussi une analyse « Tintin et le trésor de la grâce » à partir du film de Spielberg ou une table ronde avec Jean Chaunu et Hubert Houliez sur la légitimité ou non du tyrannicide…

Pouvez-vous nous expliquer l’organisation d’une journée type ?

L’invitation à participer aux Louisianes est à destination de jeunes de 16 à 25 ans : étudiants, jeunes engagés dans le bénévolat ou professionnels… Ils participent librement aux différentes propositions : Eucharistie, offices liturgiques, conférences, témoignages mais aussi, lors d’une soirée, confession et Adoration eucharistique. Les jeunes se rendent volontiers aux offices monastiques dès les laudes. Les conférences et témoignages alternent avec les temps plus spécifiquement spirituels.

Qu’est-ce qui différencie les Louisianes des autres universités d’été ?

Il existe d’autres initiatives plus ou moins similaires, ce qui est heureux. Il apparaît surtout ce qui nous rapproche comme c’est le cas avec « La Rose blanche » fondée également en 2007 (La Rose blanche : du 19 au 25 août 2012 à Candé-sur-Beuvron (Loir-et-Cher). Rens. : cercleroseblanche@yahoo.fr) : l’évangélisation de l’intelligence, en s’attachant à mettre en exergue les fondements de la foi et de la culture chrétienne.

Il s’avère donc être nécessaire pour les jeunes catholiques de se former afin de défendre ou de promouvoir leur foi sereinement et scientifiquement ?

C’est effectivement une nécessité mais, en même temps, le fait de se former devrait couler de source pour tout chrétien. Comment est-il possible de rayonner de sa foi sans un minimum de formation ? La vocation de baptisé invite tout chrétien à un dépassement de lui-même pour aller vers les autres et témoigner de sa foi en Jésus-Christ.

Propos recueillis par Christophe Carichon

Louisianes, pour les jeunes de 16 à 25 ans, du 25 au 29 août 2012, à La Cotellerie, 53170 Bazougers. Rens. : Michel Fauquier, L’Aunay-Play, route de Placé, 53100 Saint-Georges-Buttavent – tél. : 02 43 00 33 68 – http://louisianes.over-blog.com

Ce billet est extrait du dernier numéro de L’Homme Nouveau que vous pouvez commander à nos bureaux (10 rue Rosenwald, 75015 Paris. Tél. : 01 53 68 99 77, au prix de 4 euros), ou télécharger directement sur ce site en cliquant sur le lien ci-dessous.

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