Au moment où le projet de loi sur la fin de vie promet de renvoyer les personnes âgées à leur poids financier sur la société, avec la possibilité de les euthanasier, des initiatives se développent pour leur permettre d’avancer sereinement vers la mort en restant autonomes aussi longtemps que possible, reliées aux autres et soutenues spirituellement. Entretien avec Frédéric Zack, directeur général de l’association « Maisons d’Alliance ».
| En 2025, une Maison d’Alliance sera ouverte à Ars. Comment cela s’est-il passé ?
Une Maison d’Alliance est un bâtiment mis à disposition pour un groupe de personnes âgées, pour leur permettre de vivre une vie en béguinage, donc en autonomie, dans des appartements qui sont les leurs, tout en favorisant une vie sociale avec leurs voisins et les locaux. À Ars, le diocèse nous a proposé des bâtiments proches du sanctuaire, disponibles pour installer une nouvelle maison. Monseigneur Roland, évêque de ce diocèse, rêvait de mettre en place une structure de ce genre pour les personnes âgées. Ce projet est donc en cours, et nous aimerions pouvoir ouvrir une nouvelle Maison d’Alliance dans le courant du premier semestre, en 2025.
| Votre association est née à Perpignan il y a dix ans. Quelle était l’idée du projet ?
Le projet des Maisons d’Alliance est le fruit d’une rencontre entre plusieurs demandes. D’une part, Thierry Predignac, notre fondateur, désirait faire quelque chose pour aider les personnes âgées. Il avait remarqué dans son église que certains paroissiens partaient en maison de retraite et se retrouvaient seuls du jour au lendemain. Il cherchait alors à créer un lieu où ces personnes pourraient vivre en étant encore incluses dans la société. D’un autre côté, certains seniors réfléchissaient sur la manière dont ils souhaitaient vivre leur temps de retraite. Deux demandes ressortaient de ces réflexions : tout d’abord, ces personnes souhaitaient continuer à vivre chez elles. De plus, elles voulaient garder une proximité avec un voisinage, dans une dimension de fraternité. Cela leur permettrait ainsi de ne pas être isolées de la société, et de s’entraider. Enfin, les diocèses et les communautés religieuses ont beaucoup de bâtiments qui, aujourd’hui, sont peu utilisés. La question se posait de savoir ce qu’ils allaient en faire. À partir de ces trois interrogations, l’idée est venue de créer un lieu avec une dimension communautaire pour des personnes âgées,…