Les papes et le principe de subsidiarité (III)

Publié le 16 Fév 2024
principe de subsidiarité

Pie XII et Jean XXIII saluèrent la création de l’Onu. Mgr Costante Maltoni fut nommé délégué du Saint-Siège à l'Onu (ici à Genève en 1958).

Lettre Reconstruire n°33 — « Questions de principe »
En 1963, le pape Jean XXIII publie une encyclique sous le titre, Pacem in terris. Son retentissement est énorme. À nouveau, il y évoque le principe de subsidiarité. Cet article fait suite à un article consacré à Jean XXIII et Quadragesimo Anno.  

 

Pourquoi un tel retentissement qui a dépassé le cadre de l’Église ?

Le thème de l’encyclique, comme son titre l’indique, est celui de la paix. Ce sujet est alors sur toutes les lèvres. Le monde est en pleine Guerre froide, opposant le bloc soviétique (communiste) et ses alliés au bloc de l’Ouest (libéral et capitaliste), mené par les États-Unis d’Amérique. Pacem in terris est publié le 11 avril 1963. Quelques mois auparavant a éclaté la crise de Cuba, née de la présence de missiles nucléaires soviétiques pointés sur les États-Unis. Un accord est finalement trouvé in extremis, mais le monde a cru un instant connaître une guerre nucléaire. Dans ce contexte, Jean XXIII pose quatre conditions pour établir la vraie paix dans le contexte nouveau de l’arme nucléaire. Il introduit également plusieurs aspects qui modifient la doctrine sociale de l’Église, dans un sens personnaliste. Il évoque également la nécessité d’une « autorité universelle ».  

Que dit-il à ce sujet ?

Le Pape constate une plus grande interdépendance des États entre eux qu’il attribue principalement au développement de la technologie et des sciences ainsi qu’aux échanges économiques. Il en déduit « qu’un pays pris isolément n’est absolument plus en mesure de subvenir convenablement à ses besoins, ni d’atteindre son développement normal » (n. 131). Les États se montrant désormais incapables d’assurer le « bien commun universel », les problèmes posés par celui-ci « ne peuvent être résolus que par une autorité publique dont le pouvoir, la constitution et les moyens d’action prennent eux aussi des dimensions mondiales et qui puisse exercer son action sur toute l’étendue de la terre. » (n. 137).  

Quelles sont les caractéristiques de cette « autorité publique universelle » ? 

Pour Jean XXIII, cette autorité universelle ne doit pas être imposée par la force, mais doit découler d’un accord entre nations. Elle…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

La Rédaction de Reconstruire

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉglisePatrimoine

Jean-Joseph Chevalier, sous l’inspiration du seul vrai Créateur

Initiatives chrétiennes | Jean-Joseph Chevalier s’est formé sous la direction d’un artiste américain, Paul Rhoads, rencontré providentiellement. Peintre, fresquiste, sculpteur, dessinateur, créateur de mobilier liturgique, il récuse l'adjectif « contemporain », se revendique héritier de la Renaissance et des grands maîtres, et insiste sur la contemplation, source de son art, sacré ou profane.

+

Jean-Joseph Chevalier artiste
À la uneÉglise

Corentin Dugast : une mission numérique inattendue 

Portrait | Le 6 février, le Vatican publiait un texte pour les prochaines journées de la Mission. Le Pape y rappelait notamment que « les chrétiens sont appelés à transmettre la Bonne Nouvelle (...) en devenant ainsi porteurs et constructeurs d’espérance ». Portrait de Corentin Dugast, un catholique peu ordinaire, animé par la mission sur les réseaux sociaux. 

+

Corentin Dugast
ÉgliseLiturgie

Les bons et les mauvais

L'Esprit de la liturgie | Dans les paraboles des évangiles respectifs de ce dimanche, sont évoqués les membres de l’Église que seule la Résurrection finale distinguera en deux groupes, celui qui sera jeté au feu éternel comme l’ivraie, et celui qui restera dans l’Église purifiée.

+

bon mauvais grain
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique : Introït Exsúrge quare obdórmis (Sexagésime)

Notre introït est emprunté au 1er mode, ce qui donne déjà une indication quant à son atmosphère générale et quant à son interprétation. Même si son message est revendicatif, il s'exprime dans un climat de paix. Son texte est emprunté au psaume 43 qui est une longue supplication collective faisant suite au rappel des œuvres puissantes que le Seigneur a accomplies en faveur de son peuple.

+

communion alleluia sanctus agnus introït
Église

Carmélites de Compiègne (4/4) : Des martyrs tardivement reconnus

DOSSIER « Carmélites de Compiègne, 230 ans après, un témoignage universel » | La canonisation toute récente des carmélites de Compiègne est une exception. En effet, un seul martyr de la Révolution, Salomon Leclercq, avait jusqu’alors été ainsi honoré par l’Église. Une réticence étonnante quand on connaît les nombreuses exécutions de victimes inspirées par la haine de la foi.

+

martyr
ChroniquesAnnée du Christ-RoiDoctrine sociale

Abbé Barthe : Comment s’est évanoui l’enseignement sur la royauté sociale du Christ 

Enquête Quas Primas | Dans le cadre de l'année du Christ-Roi, nous continuons notre enquête. L'enseignement sur la royauté sociale du Christ, qui consistait à armer les catholiques contre la laïcité, à rappeler que les gouvernants légitimes sont des représentants du Christ-Roi et qu'ils lui doivent un culte public, était trop antimoderne pour être pleinement reçu en son temps en France.

+

royauté sociale du christ