En cette année de la vie consacrée, nous avons déjà ici évoqué la vêture, premier pas visible, dans de nombreux Instituts, vers la consécration religieuse. Selon le droit, elle est suivie d’une probation, le noviciat, qui dure d’un à deux ans (canon 648). Puis le candidat peut être admis à prononcer des vœux, d’abord temporaires, et enfin perpétuels. C’est cette cérémonie – la profession perpétuelle – que nous évoquerons ici. Cela étant, de nombreux ordres ou congrégations ont leur rituel propre, d’une antiquité parfois vénérable. Pour notre part, nous suivrons le Rituel de la profession religieuse publié à Rome lors de la dernière réforme liturgique (1970) et nous nous limiterons aux cérémonies prévues pour les hommes.
L’interrogatoire
C’est au cours de la messe qu’a lieu la profession perpétuelle. Après l’évangile, le candidat est appelé puis le célébrant donne une homélie qui met en lumière « la grâce et les obligations de la profession religieuse » (Rituel, n° 56). Un interrogatoire vient ensuite préciser l’engagement. « Le Christ et la Vierge sa Mère ont choisi de vivre parfaitement la chasteté, l’obéissance et la pauvreté : voulez-vous, avec la grâce de Dieu, faire le même choix pour toujours ? », est-il d’abord demandé. Puis, notamment : « Voulez-vous tendre de toutes vos forces à la perfection de l’amour de Dieu et du prochain, en suivant fidèlement l’Évangile et en gardant la Règle de votre Institut ? ». Pour les contemplatifs, on peut ajouter : « En vivant dans le silence et la solitude, la prière assidue et la pénitence joyeuse, le travail obscur et le service des autres, voulez-vous faire de Dieu votre unique souci ? ». Le célébrant demande ensuite que « ce que Dieu a commencé en (lui), qu’Il le mène à son accomplissement pour le jour où le Christ viendra » (Ib., n. 57-59). Pour cela, l’assemblée est invitée à supplier Dieu et ses saints par une litanie.
Vient ensuite le moment de la profession proprement dite : le candidat professe (du latin profiteor : déclarer ouvertement) les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. La formule varie selon les Instituts et le texte proposé par le Rituel mentionne, outre ces trois vœux, le don « de tout cœur à cette famille » religieuse (n° 64). Le célébrant prononce alors sur le profès une bénédiction solennelle. Le péché originel y est rappelé, mais…