Devant « la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale », les pays de l’Union européenne débordés peinent à trouver une solution dont l’urgence se fait de plus en plus sentir. w L’idée des quotas n’a pas été retenue. Que trouvera-t-on d’autre ?
107 500 migrants sont arrivés clandestinement en juillet dans les pays de l’Union européenne. Ce chiffre, malgré les aléas dus à la clandestinité, fait de juillet 2015 un mois record, a déclaré Frontex, l’agence chargée des contrôles aux frontières de l’Union européenne. De fait, elle n’avait comptabilisé que 70 000 migrants en juin, et moins de 40 000 en juillet 2014.
Au total, ce sont 340 000 migrants qui ont rejoint l’Europe depuis le début de l’année, soit une augmentation de 175 % par rapport à la même période en 2014, année au cours de laquelle 280 000 arrivées ont été recensées.
Toujours plus de migrants
Si l’on quitte la stricte arithmétique clandestine pour s’intéresser au cadre plus large des migrants en général, Frontex note que 625 920 demandes d’asile ont été déposées au cours de l’année dernière dans les pays de l’Union européenne – dont 203 000 pour la seule Allemagne. On n’a pas encore de chiffres précis pour 2015, mais, pour sa part, Berlin avance déjà le chiffre de 300 000 demandes d’asile depuis le début de l’année…
On comprend qu’Angela Merkel ait évoqué, à propos de cette situation, un « défi » particulier pour son pays. La chancelière allemande la juge en effet « absolument insatisfaisante », et dénonce même, dans les tensions qui suivent inévitablement ces arrivées massives, un comportement « indigne ».
Mais c’est bien vers Bruxelles qu’Angela Merkel se tourne lorsqu’il s’agit de gérer cette nouvelle crise : elle affirme que « les vagues de réfugiés pourraient préoccuper l’Europe bien plus que la question de la Grèce et de la stabilité de l’euro ».
Quand on sait avec quelle acuité elle pointe, depuis des mois, depuis des années, face à ses homologues européens, les difficultés inhérentes à ces deux dernières questions, on saisit que cette affirmation n’est pas à prendre à la légère.
À Bruxelles, on semble d’ailleurs…