L’artiste catholique Augustin Frison-Roche expose au Collège des Bernardins à Paris, après deux ans de travail pour cette occasion. Dix-neuf tableaux et panneaux sur le thème élargi des Épiphanies.
À Paris, le Collège des Bernardins accueille des peintures d’Augustin Frison-Roche sur le thème des épiphanies au sens large.
La splendide salle aux colonnades de l’entrée du collège des Bernardins présente sept tableaux évoquant la forêt, comme en écho aux fûts de pierre des colonnes. Puis, en s’approchant de la sacristie aux dimensions impressionnantes, on remarque une création d’anges couronnés, peints à l’or, sur un fond circulaire bleu nuit, prévue pour l’abbaye de la Lucerne (Manche). Ils évoquent la Trinité à laquelle est dédié ce magnifique lieu.
Descendant quelques marches, le visiteur découvre alors une suite de belles peintures sur le thème de la Création du premier au septième jour… Fidèle à son travail, dans une technique fluide, sans épaisseur (on aperçoit les veines du bois de ces panneaux), Augustin Frison-Roche projette de splendides couleurs et compose avec des éléments éclectiques.
Il dessine personnages, animaux, arbres, plantes, souvent d’un simple contour noirci, parfois revêtu de couleurs ou de combinaison de pochoirs, nous entraînant dans un univers onirique. On reconnaîtra des influences diverses dans ce travail, allant des maîtres italiens Fra Angelico, Giotto, Pisanello, Uccello jusqu’à Gustave Klimt… Mais il en sort une création nouvelle plaisante à notre regard.
Ses œuvres monumentales à l’échelle de cet immense espace s’intègrent parfaitement sauf peut-être son enfant Jésus, si petit, si vulnérable, qui est séparé de ceux qui sont venus l’adorer à cause de la topographie du lieu présentant un beau pilastre sur son mur. Mais l’artiste précise que ce bébé est ainsi montré dans sa grande vulnérabilité.
Ces 19 peintures et le monumental tondo qui partira ensuite pour décorer la voûte de la croisée du transept de la cathédrale de Cambrai nous invitent le temps de cette visite à sortir du réel. « Il nous représente ce que nous aimerions contempler et ce qui nous rend sensible : un monde où la grâce ne fait qu’un avec le sauvage, où l’amour est à réinventer» comme l’écrit si justement Christiane Rancé dans le joli catalogue de l’exposition.
Du 9 janvier au 26 février 2025.
Collège des Bernardins
20 rue de Poissy, 75005 Paris.
Tél. : 01 53 10 74 44.
Entrée libre, réservation obligatoire.
Catalogue : Christiane Rancé, Augustin Frison-Roche, Épiphanies, Éditions Klincksieck, 112 p., 27,50 €.
>> à lire également : Une journée Fra Angelico pour les artistes