D’une habileté époustouflante, des œuvres de Louis-Léopold Boilly sont données à voir au Musée Cognacq-Jay de Paris.
Cet artiste étonnant qui aime rire, se représente discrètement sur un bon nombre de ses tableaux un peu comme le fera plus tard Hitchcock dans ses films. Pendant soixante ans, il peint les Parisiens dans leur ville (« L’Arrivée d’une diligence dans la cour des Messageries », 1803, « Le spectacle ambulant de Polichinelle », 1832…) mais aussi réalise leurs portraits. Tous faits sur un modèle de petite taille, il en aurait peint plus de 5000… Son œil « aiguisé », repère les failles des uns ou des autres et lui permet de dessiner un bon nombre de caricatures qui évoquent celles de Daumier (1808-1879), mais, ici, c’est Boilly le précurseur. Il aime également composer des « trompe-l’œil » (il serait à l’origine de l’expression qui est le titre d’un de ses tableaux) et excelle dans ce genre. Cet autodidacte, venu du nord de la France, s’installe à Paris en 1785. Il sera deux fois veuf, perdra plusieurs enfants et traversera cette tragique période historique sans que ces drames se reflètent sur son travail artistique…
130 œuvres révèlent les différentes facettes de ses productions dans huit salles de ce charmant musée.
Jusqu’au 26 juin 2022.
Musée Cognacq-Jay, 8 rue Elzévir, 75003 Paris. Tél : 01 40 27 07 21. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Photo : Louis-Léopold Boilly (1761-1845), L’Arrivée d’une diligence dans la cour des Messageries, 1803. Huile sur panneau, 62 × 108,5 cm. Paris, musée du Louvre © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Philippe Fuzeau.