L’exposition : Modigliani, un peintre et son marchand 

Publié le 04 Nov 2023
Modigliani Paul Guillaume exposition expo

Paul Guillaume, Mme Archipenko ? et Modigliani à Nice sur la Promenade des Anglais, Photographie (photo originale sur carte postale), 1918-19. Paris, musée de l’Orangerie, don de M. Alain Bouret. © RMN-Grand Palais (Musée de l'Orangerie)/Archives Alain Bouret, image Dominique Couto. 

La vie d’un artiste est toujours difficile. Sans collectionneur et sans galerie, le chemin est encore plus ardu. Amedeo Modigliani (1884-1920) a eu la chance de rencontrer Paul Guillaume (1891-1934), par l’intermédiaire de Max Jacob (1876-1944) en 1914, qui devint son marchand. C’est le sujet de la nouvelle exposition du musée de l’Orangerie qui conserve cinq de ses œuvres. S’ouvrant avec un Portrait de Paul Guillaume réalisé par le peintre en 1915, on y reconnaît la manière de l’artiste où les visages sont très stylisés. 

Quand Modigliani, italien d’origine juive de santé fragile (tuberculeux), arrive à Paris, il rencontre Brancusi et s’initie à la sculpture. Quelques-unes de ses tailles directes sont montrées dans des vitrines. Ce sont des têtes de femme qui semblent parfois inachevées. Puis sa santé se dégradant et ses finances étant très restreintes, il se remet à la peinture moins onéreuse et moins éprouvante physiquement que la pierre.

Admirant les masques africains dont certains sont exposés, il en retient les formes ovales, les yeux en amande, constitués parfois de simples trous. Sa peinture s’en ressent. Ses portraits aux couleurs harmonieuses et sobres représentent souvent des femmes connues ou inconnues, aux cous allongés, aux yeux vides même lorsque leurs pupilles sont peintes…  

Dès l’ouverture de sa galerie en 1914, son marchand, présente des sculptures africaines et des tableaux modernes. Il achète également des sculptures de l’artiste et, bien sûr, certaines de ses toiles qu’il revend à de riches collectionneurs américains… Pour conclure le parcours, un film montre les œuvres d’artistes décorant les appartements successifs de Paul Guillaume qui permettent de découvrir ses choix artistiques et sa progressive réussite sociale. 

 


Jusqu’au 15 janvier 2024.
Musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries, 75001 Paris.
Tél. :
01.44.50.43.00.
Ouvert tous les jours de 9h à 18h. Fermé le mardi. 

 

>> à lire également : L’exposition : Louis Janmot. Le Poème de l’âme 

Céline Vicq

Ce contenu pourrait vous intéresser

Culture

Le terrorisme intellectuel, une arme idéologique qui ne meurt pas

Dans la réédition – augmentée de plusieurs chapitres – de son succès Les Habits neufs du terrorisme intellectuel, sorti en 2000, Jean Sévillia actualise le portrait d’une police des intelligences qui continue d’aveugler nos élites politiques, malgré une réalité toujours plus difficile à ignorer.

+

terrorisme intellectuel Jean Sévillia
Culture

L’exposition : Arp mythique, Arp antique

La Fondation Arp, située à Clamart dans l'ancienne maison de l'artiste, expose des sculptures de Jean Arp inspirées des civilisations anciennes, jusqu'au 23 novembre 2025 : « Arp mythique, Arp antique. Le regard d’un artiste moderne sur les civilisations anciennes ».

+

arp
CultureCarême

À table du Mardi Gras au Carême

« Mardi Gras, t’en vas pas ! On fera des crêpes ! Mardi Gras, t’en vas pas ! On mangera du chocolat ! », chantaient autrefois les enfants pour conjurer les rigueurs du Carême à venir. Aujourd’hui, dans notre société déchristianisée, il arrive que municipalités et écoles organisent des « carnavals » après Pâques, sans doute parce que la météo s’y prête mieux ; l’on mange encore des crêpes à la Chandeleur, à la grande joie des minotiers et des fabricants de poêles, mais l’on n’en fait plus guère le Mardi Gras et à la Mi-Carême, lequel, d’ailleurs, a vu ses jeûnes et abstinences réduits à bien peu de choses.

+

À table du Mardi Gras au Carême L'Homme Nouveau