Le 15 avril 2019, l’incendie qui ravagea la toiture de Notre-Dame emporta avec lui une horloge du XIXème siècle qui se trouvait sous les toits de la flèche. Particularité de cet ouvrage, un seul mécanisme animait quatre cadrans, fixés sur le transept : Deux sur le côté oriental, deux autres sur le côté occidental, en symétrie. Alors que tous les espoirs pour reconstruire cet ouvrage à l’identique s’étaient envolés, la découverte d’une horloge similaire change la donne.
En mai 2019, un mois environ après le terrible incendie qui brûla Notre Dame de Paris, Jean-Baptiste Viot, horloger, qui réalise un inventaire, se rend en l’église Sainte-Trinité à quelques kilomètres de la cathédrale parisienne. En haut d’un petit escalier donnant accès à une pièce sous les cloches servant de remise, il découvre que sommeillent, dans ce dépôt improvisé, de nombreux objets. Une horloge d’apparence anodine, bien dissimulée, l’attire.
Quelle joie pour Jean-Baptiste Viot en découvrant cette merveille inestimable. Cette horloge a été construite la même année que celle de Notre Dame, en 1867, et par le même atelier, l’atelier Collin. Mais il y a tout de même quelques différences entre les deux sœurs.
Le mécanisme de l’horloge de Notre Dame mesurait 3 mètres pour plusieurs centaines de kilogrammes. Situé sous la flèche, il permettait d’actionner les quatre cadrans visibles de l’extérieur à travers des lucarnes. Ce dispositif gérait également les sonneries du carillon. Une véritable prouesse technologique au XIXème siècle !
Mais malheureusement les plans de l’horloge de Notre Dame n’ont pas été retrouvés et pour couronner le tout, à la différence de la charpente, elle ne fut pas non plus numérisée. Seules quelques photographies récentes auraient pu aider à la reconstruction. La découverte de l’horloge et l’observation de son mécanisme vont fortement aider à créer une remplaçante, la plus fidèle possible au modèle parti en fumée.
Bien que l’horloge découverte simplifie la tâche pour reconstruire l’ancienne disparue, il reste hors de question de la déménager pour effectuer un simple échange. Elle assurera le rôle de modèle pour créer une copie spécialement faite pour Notre-Dame. L’horloger de la cathédrale pense qu’une véritable réplique serait mieux que l’horloge de la Trinité. En effet, cette dernière n’est pas si élaborée que l’était sa grande sœur. Certaines parties ne sont pas placées aux mêmes endroits, le carré de remontage par exemple, et d’autres éléments. C’est maintenant que va commencer le travail minutieux de décortiquage, d’observation des photographies, d’analyse des débrisretrouvés de la pendule du XIXème siècle. Une nouvelle horloge serait le témoignage d’un savoir faire et un hommage rendu à ceux qui ont élaboré le premier mécanisme.