Louis-Marie Grignion de Montfort : l’homme de la croix (1/3)

Publié le 29 Mai 2023
Louise-Marie Grignion de Montfort

Peu de saints ont su mieux que Louis-Marie Grignion de Montfort le prix du salut. Au long d’une vie remplie d’épreuves, d’échecs et d’avanies de toutes sortes, il n’a cessé de les considérer comme le moyen d’imiter le Christ et sa Passion et de participer au rachat des âmes. Le père de Montfort est de ces saints dont on dit, et c’est exact, qu’ils sont splus admirables qu’imitables ». N’ayant jamais suivi « les voies ordinaires » de la vie chrétienne et de la sanctification, ce que son directeur de conscience lui reprochait, sans comprendre que ce choix n’était pas celui de son dirigé mais celui de la Providence, il effraie à force d’austérités, privations, pénitences. Il y a chez lui, à l’occasion, une démesure qui le ferait passer pour fou si cette folie n’était celle de Dieu dont la sagesse échappe aux sages selon le monde. C’est dans ce mystère de la Sagesse divine qu’il faut entrer pour comprendre l’enseignement de ce missionnaire passionné qui sillonna les routes de l’Ouest afin de prêcher Jésus et Jésus crucifié. La souffrance, la Croix nous répugnent. Il n’en va pas de même des saints. Grand lecteur de Bernard de Clairvaux, l’une des sources de sa piété mariale, le père de Montfort dirait volontiers comme lui que « le Calvaire est le rendez-vous des amoureux », le seul endroit, en vérité, où l’âme éprise du Christ puisse le rejoindre et entrer dans l’intimité du Sauveur. Et qu’importe que le prix à payer pour cela paraisse exorbitant aux tièdes ! Cette certitude, Louis-Marie Grignion l’acquiert dès sa tendre enfance ; confronté aux souffrances de la vie, il y voit l’escalier menant au Ciel, jusqu’à en faire ses délices quand les autres n’y voient qu’amertume. Aîné, du fait de la mort d’un premier garçon, d’une fratrie de 18 enfants, Louis-Marie, né le 31 janvier 1773, n’a pas 5 ans lorsque, confronté aux emportements d’un père coléreux et brutal, il explique à sa mère en larmes que Dieu lui a fait, en lui donnant pareil époux, une grâce de choix. Ce langage, il le tiendra toujours à ses proches malheureux, telle sa sœur Louise, que la pauvreté familiale prive de dot pour entrer en religion, lâchée par des bienfaiteurs inconstants, chassée de son couvent : « Heureuse, mille fois heureuse Louise Grignion si elle est délaissée, méprisée, rejetée »… Ce qui ne l’empêche pas, d’ailleurs, de se démener pour faire admettre la jeune…

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Anne Bernet

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