L’ultime sacrifice du père Maximilien-Marie Kolbe

Publié le 05 Déc 2022

Religieux polonais très tôt dévot de Notre-Dame, le père Maximilien Kolbe fut un ardent apôtre aux nombreuses initiatives : création de la Milice de l’Immaculée, d’une cité dédiée à la Vierge Marie, fondations diverses en Pologne et au Japon, revues catholiques… Mais sa fin dans un camp nazi le rendit particulièrement célèbre pour avoir volontairement et douloureusement sacrifié sa vie pour celle d’un autre.   À la fin du mois de juillet 1941, au camp d’Auschwitz, un prisonnier s’évada. Il était environ 15 h lorsque les geôliers s’en aperçurent. Les sirènes se mirent alors à hurler et la terreur se répandit dans le camp, car l’impitoyable sanction était connue : pour chaque évadé non retrouvé, dix prisonniers de son block, choisis au hasard, étaient condamnés à mourir d’inanition dans le bunker de la mort… « Il n’y a pas de plus grand amour… » (Jn 15, 13) Les détenus furent rassemblés et maintenus au garde-à-vous jusqu’à 21 h. Le lendemain matin, ils retournèrent au travail, sauf ceux du block 14 qui durent reprendre l’angoissante position de la veille. Leur anxiété atteignit son paroxysme après l’appel du soir, lorsque le Schutzhaftlagerführer Karl Fritzsch († 1945), premier adjoint du chef du camp, s’avança vers eux. Il annonça aux six cents hommes du block que le fugitif n’avait pas été retrouvé et que dix d’entre eux allaient mourir en représailles. Ensuite, il désigna arbitrairement les condamnés qui, à tour de rôle, durent sortir des rangs. L’un d’eux, le sergent Franciszek Gajowniczek († 1995), sous le coup d’une indicible douleur, s’écria : « Ma femme ! Mes enfants ! »… Ce fut alors qu’un prisonnier, Maximilien-Marie Kolbe, sortit des rangs et s’avança en direction de Fritzsch. Il se mit au garde-à-vous devant lui et lui dit, dans un allemand parfait : « Herr Kommandant, je désire vous soumettre une requête. » Interloqué, Fritzsch lui demanda ce qu’il voulait. Le captif lui répondit qu’il désirait prendre la place du père de famille, argumentant qu’il n’avait ni femme ni enfant, qu’il n’était plus très jeune et en moins bon état que son compagnon. À Fritzsch qui le questionna sur son identité, il déclara seulement être « un prêtre catholique ». L’officier SS accepta l’échange. Il renvoya Gajowniczek dans les rangs et l’homme de Dieu fut conduit avec les autres condamnés dans une cellule du block 11 où ils durent entrer entièrement nus. Maximilien Kolbe Raymond (Rajmund)…

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Philippe Roy-Lysencourt

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