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Le Jugement dernier, fresque monumentale de la chapelle Sixtine fera l’objet d’une maintenance de quelques mois en 2026, seulement trente ans après la dernière campagne de restauration, en raison de sa rapide dégradation.
La fresque du Jugement dernier, commandée par Clément VII pour la chapelle Sixtine et réalisée par Michel Ange entre 1536 et 1541, va bénéficier prochainement d’une « maintenance exceptionnelle » de quelques mois.
Un vaste programme de restauration avait déjà permis de restaurer entièrement la chapelle entre 1979 et 1999 et spécifiquement le Jugement dernier, de 1990 à 1994.

La fresque du Jugement dernier, par Michel Ange (1536-1341). © G. Jarvis, CC BY SA 2.0
Par ailleurs, un entretien a lieu chaque année avec un simple élévateur mécanique pour s’assurer de l’état des fresques. Cependant, admirée par plus de 7 millions de touristes par an, la chapelle Sixtine montre déjà de nombreux signes d’usure. Le surtourisme engendre de la poussière, de l’humidité et du dioxyde de carbone, produit par la respiration, qui viennent dégrader les peintures.
Les 200 m2 de fresque du Jugement dernier seront donc à nouveau restaurés à partir de janvier 2026, pour une durée de trois mois. Il ne s’agit pas tant de retrouver les couleurs et la lumière d’origine, comme cela a été fait lors du chantier précédent, que de nettoyer les impuretés, noter l’état d’usure actuel et éviter des dégradations supplémentaires. Le chantier devrait s’achever à temps pour la Semaine sainte, grâce à une équipe nombreuse et des échafaudages montés sur toute la surface de la fresque.
Un nouveau directeur : Paolo Violini
Le projet est porté par Paolo Violini, directeur, depuis le 1er août dernier, du Laboratoire de restauration des peintures et des matériaux en bois des Musées du Vatican. Le restaurateur a lui-même participé, au cours de sa carrière, aux chantiers préalables de la voûte de la chapelle Sixtine et des chambres de Raphaël depuis son arrivée à l’atelier du Vatican en 1988.
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Créé en 1923, ce laboratoire est un « atelier chargé d’assurer la préservation de nombreuses œuvres d’art parmi les plus importantes au monde, patrimoine inestimable de l’humanité ». Il s’agit du plus ancien laboratoire au sein des Musées du Vatican, qui en comptent huit, en collaboration étroite avec le Cabinet de Recherches scientifiques.
Il vient d’achever 10 années de restauration dans la Salle de Constantin, une des Chambres de Raphaël, réouverte au public en juin dernier. Violini a rappelé par ailleurs dans un entretien qu’il ne s’agissait pas simplement de restaurer des œuvres d’art mais aussi de préserver et restituer la « valeur immatérielle » de l’œuvre, son message biblique ou théologique.
Des projets pour les prochaines années
Le directeur projette ainsi de lancer des chantiers pour la Loggia de Raphaël, galerie de 65 mètres de long au deuxième étage du Vatican, sur une durée d’environ cinq ans, la salle des Clairs-Obscurs, et la Scala Regia, escalier monumental du XVIe siècle, reliant le Palais à la basilique Saint-Pierre, et remanié par le Bernin.
Afin d’admirer ces différentes salles et œuvres majestueuses, le Vatican a mis en place dès 2020, dans le contexte du Covid, des visites virtuelles accessibles à tous. On peut ainsi découvrir de près, et sans risque de les dégrader, les Chambres de Raphaël, la chapelle Sixtine, les salles Paulines ou la chapelle Nicoline, y compris les voûtes.
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