Les demandes du Sacré Cœur transmises par Marguerite-Marie Alacoque au roi de France, ignorées par Louis XIV et Louis XV et auxquelles Louis XVI répondra tardivement, étaient autant de planches de salut qui auront manqué au royaume. La Révolution, antichrétienne et meurtrière, sanctionnera ce mépris des desseins du Christ pour notre pays.
Louis XIV a-t-il, en 1689, lorsqu’il n’a pas accédé aux demandes du Sacré Cœur transmises par Marguerite-Marie Alacoque, perdu l’occasion d’éviter la Révolution ? Ce qui est sûr, c’est que ni Louis XIV ni Louis XV n’exauceront ces demandes et que Louis XVI ne s’y résoudra que quand il ne pourra plus donner à son acte la portée nécessaire. Quelles étaient-elles ? Les voici, selon Marguerite-Marie, qui les a communiquées à sa supérieure, et par elle au père de La Chaise, confesseur royal, dans deux courriers du 17 juin et du 25 août 1689 :
« Fais savoir au fils aîné de mon Sacré Cœur [le roi de France] que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte Enfance [Anne d’Autriche avait, sur le conseil d’une religieuse du carmel de Beaune, imploré l’Enfant Jésus que l’on y vénérait afin d’avoir un fils], de même, il obtiendra sa naissance de grâce et de gloire éternelle par la consécration qu’il fera de lui-même à mon Cœur adorable qui veut triompher du sien et par son entremise de celui des grands de la terre. Il veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé sur ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis en abattant à ses pieds ces têtes orgueilleuses et superbes, pour les rendre triomphantes de tous les ennemis de l’Église. »
Demandes complétées le 25 août :
« Le Père éternel, voulant réparer les amertumes et angoisses que l’adorable Cœur de son divin Fils a reçues dans les maisons des princes de la terre parmi les humiliations et les outrages de la Passion, veut établir son empire dans le cœur de notre grand monarque duquel Il veut se servir pour l’exécution de son dessein qui est de faire un édifice où serait le tableau de son Divin Cœur pour y recevoir la consécration et les hommages du roi et de la cour. »
Demande d’une fête universelle
Ces hommages publics complètent une demande antérieure : réclamer de Rome l’instauration d’une fête universelle du Sacré-Cœur, célébrée le premier vendredi…