Marie, Mère de Jésus, Prince de la paix

Publié le 11 Jan 2023

Le 1er Janvier est consacré à honorer la Mère de Dieu et le Pape est revenu sur ce titre donné à Marie dans son homélie de ce dimanche.

Mais ce jour est aussi consacré à la prière pour la paix. Paul VI donnait les raisons de ce double choix dans Marialis cultus : « ainsi placée au 1er janvier selon l’ancienne coutume de la liturgie de Rome », la solennité de sainte Marie, Mère de Dieu « est destinée à célébrer la part qu’a eue Marie au mystère du salut et à exalter la dignité particulière qui en découle pour la Mère très sainte qui nous a mérité d’accueillir l’Auteur de la vie. Elle constitue par ailleurs une excellente occasion pour renouveler notre adoration au nouveau né, Prince de la Paix, pour écouter à nouveau le joyeux message des anges, pour implorer de Dieu, par la médiation de la Reine de la Paix, le don suprême de la paix. »

En 1931, Pie XI avait établi la fête de la maternité divine pour honorer le 15ème centenaire du concile d’Éphèse. Il l’avait fixée au 11 Octobre, jour liturgique que choisit saint Jean XXIII pour convoquer le concile. Mais à Rome, le 1er Janvier était bien consacré à la Mère de Dieu, malgré la dénomination de la circoncision, due à l’Évangile du jour. Pour comprendre la portée de ces choix, il faut rappeler que, lorsqu’en 428 le nouveau patriarche de Constantinople Nestorius clamait en chaire que Marie n’était pas la mère de Dieu, mais bien la mère de Jésus homme, son prêche fit scandale. Le sensus fidei des fidèles fut atteint au plus profond de lui-même. Ce même sensus fidei, après la proclamation d’Éphèse, montra sa grande liesse par une procession aux flambeaux en l’honneur de la Theotokos. Avec dom Guéranger, ne nous étonnons pas que « l’Église exalte avec tant d’enthousiasme Marie et ses grandeurs. Comprenons au contraire que tous les éloges qu’elle peut lui donner, tous les hommages qu’elle peut lui offrir dans son culte, demeurent toujours beaucoup au-dessous de ce qui est dû à la Mère du Dieu incarné. Personne sur la terre n’arrivera jamais à décrire, pas même à comprendre, tout ce que cette sublime prérogative renferme de gloire. » Une vue courte se scandalise d’un tel culte, jugé indigne pour une simple créature. Mais cette créature est la mère de Dieu. L’Église ne l’adore pas mais l’honore d’un culte sans pareil, appelé culte d’hyperdulie.

Sainte Mère de Dieu. Ce titre même, comme le fait remarquer le Pape, est entré dans la prière du peuple de Dieu. Au rythme des journées, des joies et des peines, des fatigues et des allégresses, aux moments joyeux et de grande espérance, comme aux moments douloureux qui peuvent conduire au désespoir, en récitant le Je vous salue Marie, nous proclamons sans cesse ce titre et nous le faisons dans toutes les langues du monde. Et la Mère de Dieu répond toujours à nos requêtes au fur et à mesure que défilent entre nos doigts les grains de chapelet. Marie est une mère et elle écoute toujours nos demandes. Quand elle n’y répond pas favorablement, elle y met de la confiture, selon la belle expression de saint Louis-Marie, pour nous faire comprendre que ce refus est pour notre bien. Marie nous écoute et avec son Fils dans ses bras, elle nous bénit toujours. En ce début d’année, nous avons particulièrement besoin d’elle pour garder, bien ancrée au plus profond de notre cœur, la petite sœur espérance. Comme le souligne bien le Pape en effet, « la clé de l’espérance, c’est Marie et l’antienne de l’espérance, c’est l’invocation à la sainte Mère de Dieu. »

Nous prions aussi Marie pour la paix, elle qui mit au monde le Prince de la paix. Dans l’Écriture, la paix est souvent venue par les mains d’une femme et notre pays songe à sainte Geneviève ou à sainte Jeanne d’Arc. La paix entrera dans nos maisons, dans nos familles, dans nos pays, dans le monde entier, si d’abord, grâce à la Nouvelle Eve, nous lui avons permis de faire le ménage pacifique de notre cœur.

Un moine de Triors

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