Il y a cinquante ans, les mariophanies d’Akita (1/3)

Publié le 07 Oct 2023
Akita apparitions
Reconnues par l’Église et pourtant assez peu médiatisées, les manifestations de la Vierge qui ont eu lieu entre 1973 et 1981, à Akita, au Japon, semblent annoncer un cataclysme majeur et appeler classiquement à la pénitence et la conversion. Leur portée spirituelle reste particulièrement actuelle.

  Très marquée par le contexte de la guerre froide, les traumatismes du Japon, post-bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, la crise de l’Église qui accompagne la mise en œuvre du concile Vatican II, la série de mariophanies qui se déroule entre 1973 et 1981 au couvent des Servantes de l’Eucharistie d’Akita a été reconnue, d’abord par l’ordinaire du lieu en 1984, puis par le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, futur pape Benoît XVI, reconnaissance renouvelée en 2008 en insistant sur la relation entre les événements nippons et ceux de Fatima en 1917, dont ils sont comme le rappel.  

Un cinquantenaire discret

Bien qu’il n’ait rien perdu de son actualité et de son urgence, tant s’en faut, le message d’Akita ne fait guère parler de lui en ce cinquantenaire trop discret. Et ce n’est pas, au fond, bien étonnant car il continue de déranger. La congrégation des Servantes de l’Eucharistie, homonyme d’une autre d’origine française, fondée par l’évêque de Niigata, Mgr John Ito, dans les années soixante, est en 1973 une jeune maison, dont les religieuses, en pleine période de réformes liturgiques, se consacrent, à rebours de l’air du temps, à l’adoration eucharistique et aux réparations des profanations contre le Saint Sacrement.  Vouées à la prière, ces sœurs, de sensibilité classique, font preuve d’ouverture d’esprit et de charité vraie en acceptant, le 12 mai, de recevoir comme postulante une femme de 42 ans, Agnès Sasagawa Katsuko, atteinte depuis peu d’une surdité totale jugée incurable, handicap venu s’ajouter à l’interminable liste des misères physiques qui l’accablent et font de sa vie un calvaire.  Tout a commencé en 1950, elle a 19 ans, quand la maladresse d’un chirurgien, lors d’une opération de l’appendicite, la laisse paralysée. Depuis, son existence est une interminable suite d’hospitalisations et d’interventions chirurgicales qui aggravent son état et lui infligent d’inutiles souffrances.  

Conversion

Ce malheur prend un sens, en 1956, grâce à une infirmière catholique qui lui révèle le sacrifice du Christ, la Croix, le prix rédempteur de la douleur généreusement offerte pour les âmes.  À la suite d’une énième intervention, en…

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Anne Bernet

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