L’île de Mayotte a subi de plein fouet le cyclone Chido le 14 décembre dernier. On déplore actuellement 39 décès et 5 000 blessés, un chiffre qui pourrait considérablement augmenter au vu de la situation illégale de près de la moitié des habitants.
Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte le 14 décembre dernier, a causé des destructions considérables, avec des vents atteignant 226 km/h et des vagues entre 5,30 et 7,30 mètres au nord-ouest de l’île, hors lagon. Les équipements de mesure ayant été endommagés, l’intensité exacte reste difficile à confirmer. Villages dévastés, communications coupées, réseau électrique hors d’usage, approvisionnement en eau potable compromis… La situation est dramatique. Selon les chiffres officiels, 39 décès ont été confirmés, tandis que plus de 5 000 blessés ont été pris en charge dans des structures d’urgence. L’hôpital de Mamoudzou, seul établissement de l’île, est saturé. Selon l’Insee, Mayotte compte 0,5 médecin pour 1 000 habitants, contre une moyenne nationale de 3,4. Les réseaux d’alimentation en eau et électricité sont interrompus dans 80 % des communes, aggravant les conditions sanitaires. Des écoles, déjà en nombre insuffisant, ont été fermées indéfiniment. Les habitants peinent également à trouver des denrées de base, les marchés ayant été fermés dans plusieurs zones sinistrées. Le plan « Mayotte Debout », annoncé par François Bayrou le 29 décembre, prévoit une enveloppe de 500 millions d’euros sur cinq ans pour la reconstruction. Plusieurs ONG locales dénoncent un manque de coordination entre les autorités locales et nationales, ralentissant la distribution des premiers secours.
Célébrer Noël
Malgré la destruction de plusieurs églises, notamment Notre-Dame de Fatima à Mamoudzou, le diocèse des Comores-Mayotte a organisé la distribution de vivres et d’eau potable. « Nous allons nous concentrer sur une seule messe qui aura lieu le mercredi 25 décembre à 9h30. Ce sera l’occasion de tous nous réunir pour célébrer la fête de Noël », a déclaré le père Bienvenu Kasongo, curé de l’église de Mamoudzou. « Cette messe sera l’occasion pour nous de vivre avec le Christ malgré le cyclone qui nous a frappés. Certes, nous sommes par terre, mais nous devons nous relever. L’Enfant Jésus qui vient, c’est un nouveau-né qui vient aussi avec un nouveau regard, un autre souffle pour nous aider à pouvoir nous relever et à continuer notre vie. » Sonia, qui participe à la messe de Noël, souligne : « Ce cyclone nous a ramenés à l’essentiel : le fait d’être tous ensemble ici et…