Mère Teresa de Calcutta canonisée

Publié le 02 Sep 2016
Mère Teresa de Calcutta canonisée L'Homme Nouveau

Moins de vingt ans après sa mort, Mère Teresa de Calcutta (1910-1997) sera canonisée le 4 septembre prochain par le Pape François. La messe de canonisation sera retransmise sur France 2, dans le cadre de l’émission « Le Jour du Seigneur ».

Lorsque Mère Teresa mourut à Calcutta, le 5 septembre 1997, les Missionnaires de la Charité (en ses différentes branches) comptaient quelque 4 000 membres, répartis en 610 fondations dans 123 pays. Dès le mois de janvier 1999, Jean-Paul II autorisait l’ouverture du procès de canonisation, sans attendre le délai traditionnel de cinq ans après la mort. En mars, le Père Brian Kolodiejchuk, Missionnaire de la Charité, était nommé postulateur de la cause. Les enquêtes canoniques ont permis de recueillir des témoignages et des documents qui occuperont 80 volumes de quelque 450 pages chacun. Un rapporteur de la Congrégation pour les causes des saints a synthétisé cette documentation dans une Positio dont l’examen a permis, le 20 décembre 2002, la proclamation des vertus héroïques de Mère Teresa.

Certains écrits spirituels révélés au cours de cette enquête de canonisation et édités par le postulateur (Mère Teresa, Viens, sois ma lumière. Les écrits intimes de la « sainte de Calcutta », Artège, 22 e.) ont permis de mieux comprendre les épreuves spirituelles qu’elle a traversées.

Une guérison survenue le 5 septembre 1998 à l’intercession de Mère Teresa a été reconnue miraculeuse en 2002 et a permis sa béatification en 2003. Un autre miracle, survenu au Brésil en 2008 (un homme guéri de plusieurs tumeurs au cerveau), a permis que Mère Teresa soit proclamée sainte.

Mais qui était Mère Teresa ?

Gonxha Anjezë (Agnès) Bojaxhiu est née le 26 août 1910 dans une famille albanaise à Skopje, alors dans l’Empire ottoman. Elle qui est partie en Inde à 18 ans définira ainsi son identité : « Par mon sang, je suis albanaise. Par ma nationalité, indienne. Par ma foi, je suis une religieuse catholique. Pour ce qui est de mon appel, j’appartiens au monde. Pour ce qui est de mon cœur, j’appartiens entièrement au Cœur de Jésus. » La consécration à Dieu ne faisait donc pas disparaître les autres appartenances mais les dépassait.

Née dans une famille profondément catholique – dans son enfance elle allait à la messe tous les jours – elle quitte son pays en septembre 1928 pour entrer chez les Sœurs de Lorette, une congrégation missionnaire fondée en Irlande. Elle y recevra le nom de religion de Teresa, en souvenir de Thérèse de ­l’Enfant-Jésus canonisée trois ans plus tôt par Pie XI.

La jeune novice est envoyée en Inde dès le mois de décembre 1928, prononce ses premiers vœux en mai 1931 et ses vœux solennels en mai 1937. Dans cette congrégation, elle fut pendant vingt ans enseignante puis directrice d’une école. Puis le 10 septembre 1946, au cours de voyage en train de Calcutta à Darjeeling où elle devait effectuer sa retraite annuelle, elle reçut ce qu’elle appellera « un appel dans l’appel » : se mettre au service des plus pauvres parmi les pauvres, pour faire connaître l’amour de Dieu pour tous. Ce jour-là, Mère Teresa a expérimenté « la soif de Dieu », c’est-à-dire « la profondeur du désir divin infini d’aimer et d’être aimé ». Le 17 août 1948, elle quitte les Sœurs de Lorette et revêt un sari blanc bordé de bleu (couleurs mariales) qui restera l’habit de la nouvelle congrégation religieuse, les Missionnaires de la Charité, qu’elle établit progressivement. La congrégation recevra son approbation de Rome le 7 octobre 1950.

Le 22 août 1952, à Kalighat, un quartier sud de la ville de Calcutta, elle ouvre un hospice gratuit pour les pauvres. L’endroit, qui deviendra célèbre dans le monde entier sous le nom de « mouroir de Calcutta », était une œuvre de miséricorde corporelle et tout autant de miséricorde spirituelle.

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