Evêque de Langres (52), Mgr Philippe Gueneley a voulu répondre au drame de la disparition des communautés contemplatives féminines dans son diocèse en faisant venir les Bénédictines adoratrices du Sacré-Cœur de Montmartre. Il a bien voulu nous expliquer le sens profond de cette démarche.
Vous avez décidé d’accueillir dans votre diocèse une nouvelle communauté de religieuses, pourquoi ?
Mgr Philippe Gueneley : Notre diocèse a eu en effet la grande joie d’accueillir officiellement le 29 septembre, à Saint-Loup-sur-Aujon, une communauté anglaise, les Bénédictines adoratrices du Sacré-Coeur de Montmartre de Tyburn (à Londres, ndlr). Il y a deux raisons à cette arrivée, l’une circonstancielle, l’autre plus spirituelle. La raison circonstancielle est que la congrégation des Filles de la Sagesse qui était implantée à Saint-Loup-sur-Aujon a pris la décision de nous quitter, en raison de trop petits effectifs et de la santé des quelques sœurs qui restaient. La raison plus spirituelle est que les deux autres communautés contemplatives qui résidaient dans le bâtiment des Filles de la Sagesse, les Bénédictines de Jésus Crucifié et les Annonciades, nous ont quittés successivement en janvier et février 2012 pour les mêmes raisons. Nous avions aussi à Roôcourt des sœurs Clarisses venues de Cormontreuil, qui sont elles aussi parties, en 2010. Il n’y avait donc plus de communauté contemplative dans notre diocèse. Ma préoccupation spirituelle et pastorale a donc été de remplacer ces congrégations, car un diocèse sans communauté contemplative est un diocèse amputé. Cette dimension de la vie ecclésiale, ce charisme, me paraissent indispensables pour la vitalité d’un diocèse. Une communauté contemplative est le poumon d’une Église diocésaine.
Étant donné cette situation, je me suis préoccupé il y a un an avec mon équipe épiscopale en particulier, et en lien aussi avec la prieure des Filles de la Sagesse qui était encore présente, de trouver une autre communauté qui pourrait venir dans cette maison. Après plusieurs demandes infructueuses, le Père Touvet, l’un de mes vicaires épiscopaux, m’a parlé des sœurs de Tyburn. Il connaissait la communauté, car Mère Marie-Pierre (Adèle Garnier), fondatrice des Bénédictines du Sacré-Coeur de Montmartre, était née et avait vécu à Grancey-le-Château, en Côte-d’Or, à trente kilomètres de Saint-Loup-sur-Aujon. Il a donc contacté Mother Mary-Xavier, prieure de Tyburn. Celle-ci s’est rendue à Saint-Loup-sur-Aujon, et a été captivée, séduite par le lieu, et par l’idée de refonder une communauté, non loin du lieu où avait vécu la fondatrice. Elle est revenue deux fois par la suite et je me suis moi-même rendu à Tyburn, où j’ai passé trois jours, pour mieux connaître la communauté et mettre en œuvre leur nouvelle implantation.
Il y a donc un lien entre la communauté de Tyburn et les Bénédictines du Sacré-Coeur de Montmartre ?
Oui, les deux communautés ayant la même fondatrice, Adèle Garnier. Elle a fondé la communauté des Bénédictines « adoratrices » du Sacré-Coeur de Montmartre en 1898, près de la basilique. Mais en raison des lois de 1901, la communauté s’est exilée à Tyburn. Lorsque les congrégations religieuses ont eu l’autorisation de revenir en France, seules les religieuses françaises de Tyburn sont revenues. Les sœurs anglaises de la communauté sont restées, avec la fondatrice, dont le corps est d’ailleurs resté là-bas. Les deux communautés se sont donc séparées, et les Bénédictines du Sacré-Coeur de Montmartre, qui ne portent plus le terme d’« adoratrices », ont pris une nouvelle orientation, moins contemplative. Les sœurs de Tyburn, elles, sont restées dans la pure tradition bénédictine.
Combien de membres comptera la nouvelle communauté de Saint-Loup-sur-Aujon ?
La communauté comptera huit sœurs. Une seule nous vient en fait de Tyburn, les autres proviennent des quatre coins du monde ! Il y aura une péruvienne, une autralienne-chinoise, une équatorienne, une française qui a vécu longtemps en Angleterre, et d’autres, venues des diverses communautés qui ont été fondées dans le monde, comme au Pérou, en Équateur, en Nouvelle-Zélande, à Rome… Cette nouvelle fondation est donc une aventure, c’est un pari. Les sœurs vont fonder une communauté sans réellement se connaître. Par bonheur, elles parlent toutes parfaitement anglais, et ont déjà commencé à apprendre le français. Nous sommes très heureux de les recevoir dans les bâtiments de Saint-Loup-sur-Aujon, qui peuvent accueillir de nombreuses personnes. Les sœurs pourront donc proposer des retraites religieuses, et accueillir de nouvelles vocations éventuelles.
Pour en savoir plus :
La Congrégation a été fondée en 1898 à Montmartre par Adèle GARNIER, en religion : Mère Marie de Saint-Pierre. En 1901, après le vote des lois sur les associations et les congrégations, les premières moniales furent expulsées de France. L’archevêque de Paris, le Cardinal Richard, les confia à la bienveillance paternelle de l’archevêque de Westminster (Londres), le Cardinal Vaughan.
A Londres, elles s’installèrent tout d’abord à Notting Hill dans une petite maison. Puis l’archevêque leur suggéra de s’installer dans un immeuble situé à Tyburn, en pleine ville, au coin de Hyde Park. Il s’agit du Montmartre (= mont des martyrs) de Londres. Pendant 600 ans, c’est là que furent exécutés les condamnés à mort, en particulier plus d’une centaine de martyrs de 1535 à 1681, dans le cadre de la persécution que menèrent contre les catholiques le roi Henri VIII puis sa fille la reine Elisabeth Ière. Les prêtres, et aussi des fidèles qui avaient pu aider un prêtre, étaient condamnés à être écartelés et pendus. Sur le trottoir près de Marble Arch, on trouve une plaque indiquant l’emplacement du Tyburn Tree, le gibet de Tyburn.
La communauté accueillit régulièrement de nouvelles moniales. Au milieu du XXè siècle, après l’élection d’une Mère Générale britannique, les Françaises, quittèrent la communauté pour la France. C’est le début d’une autre congrégation, les « Bénédictines du Sacré-Coeur de Montmartre » (BSCM) qui ont obtenu, avec l’aide d’un nouveau fondateur, le Père Le Guillou, dominicain et théologien réputé, l’approbation de nouvelles constitutions.
Les soeurs de Tyburn, elles, veulent rester fidèles au charisme de leur fondatrice. Elles ont conservé à Londres, dans la cour du couvent, la tombe de leur Mère. Par son intercession, de nombreuses grâces ont été obtenues et consignées par écrit. Elles gardent aussi très précieusement les reliques des martyrs de Tyburn. Le couvent est un lieu de pèlerinage.
La Congrégation a ouvert plusieurs fondations ces dernières années : en Ecosse, Irlande, Australie, Nouvelle Zélande, Pérou, Equateur, Colombie, à Rome, et au cours de cette année 2013 au Nigeria et maintenant en France à Saint-Loup-sur-Aujon.
Tyburn Convent (Londres)
(source : Service Diocésain Information Communication)
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