La première édition du pèlerinage de Saint-Michel aura lieu du 8 au 11 mai 2025. Il commencera à Saint-Malo pour se finir au pied du Mont-Saint-Michel. Entretien avec Brieuc Clerc, président de l’association Pèlerinage de Saint-Michel.
| En quoi consiste ce pèlerinage et pourquoi a-t-il été créé ?
Il a pour vocation de rassembler les Français afin d’honorer l’archange saint Michel, protecteur de notre pays, et prier pour l’unité de l’Église dans un combat spirituel commun. S’il existe déjà de nombreux pèlerinages au Mont-Saint-Michel, aucun n’avait une dimension véritablement nationale. Nous voulions relancer une tradition millénaire, née au Moyen Âge, où des milliers de pèlerins empruntaient les « chemins du paradis » pour rejoindre ce sanctuaire exceptionnel. Le Mont-Saint-Michel, à la frontière entre Bretagne et Normandie, est une image de la Jérusalem céleste et un symbole fort de la France.
Ce pèlerinage s’appuie sur deux opportunités : la présence de ce lieu majestueux, connu mondialement mais avant tout dédié à saint Michel, et le Jubilé de l’Espérance lancé par le pape François pour l’année sainte 2025. C’est une invitation aux chrétiens à vivre une démarche jubilaire en marchant vers l’Archange.
| Concrètement, quelles sont les dates et l’itinéraire de ce pèlerinage ?
Il se déroulera du 8 au 11 mai 2025. Nous partirons de Saint-Malo, un lieu chargé d’histoire et de patrimoine, le 8 mai, pour marcher pendant trois jours. L’itinéraire traverse l’arrière-pays de Saint-Malo, appelé le Clos-Poulet, passe par La Guignerie, Dol-de-Bretagne avec sa cathédrale, et le Mont-Dol, où la tradition raconte que l’archange triompha du dragon. Nous longerons ensuite la baie jusqu’au prieuré d’Ardevon, près du mont, pour un dernier bivouac.
Le 10 mai au soir, une grande procession au flambeau nous mènera à l’abbatiale pour une adoration et un office, suivis d’une messe de clôture le 11 mai au pied du Mont. C’est un parcours varié, entre côtes découpées et immensités plates de la baie, avec le Mont-Saint-Michel en toile de fond.
| Pourquoi avoir choisi la date du 8 mai ?
C’est une date symbolique. C’est un jour férié, ce qui facilite la participation grâce au pont, mais surtout, c’était autrefois la fête de saint Michel au Mont Gargan, appelée la « Saint-Michel de printemps », très célébrée en France et au Mont-Saint-Michel.
Cette date résonne aussi dans notre histoire : Jeanne d’Arc, guidée par saint Michel, a libéré Orléans le 8 mai 1429, et la capitulation de l’Allemagne en 1945 a marqué la fin de la Seconde Guerre mondiale ce même jour. C’est un signe fort pour les Français, et nous sommes heureux de l’honorer en 2025.
| À qui s’adresse ce pèlerinage ?
À tous les Français, sans distinction ! Il est ouvert aux enfants, aux familles, aux grands-parents, à toutes les générations et à toutes les régions. Les étapes – environ 20 km par jour – sont accessibles à tous les âges. Nous encourageons les pèlerins à former des « chapitres », ces petits groupes de marcheurs comme on en voit dans d’autres pèlerinages, qu’ils viennent de paroisses, de communautés ou simplement entre amis. L’idée est de réunir des « Miquelots » – le nom médiéval des pèlerins du Mont-Saint-Michel – des quatre coins de France pour marcher ensemble.
| Justement, pouvez-vous nous expliquer ce que sont les « Miquelots » et cette tradition des « plombs » que vous relancez ?
Les « Miquelots » sont les pèlerins qui, depuis le Moyen Âge, marchent vers le Mont-Saint-Michel, comme les « Jacquets » pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Quant aux « plombs », ce sont des enseignes ou figurines en plomb que les pèlerins achetaient autrefois dans les sanctuaires. Ils les cousaient sur leurs vêtements ou leurs bâtons comme signe de leur pèlerinage et comme protection pour le retour.
Au Mont-Saint-Michel, ceux qui n’avaient pas les moyens ramassaient des coquilles dans la baie, qui sont devenues les fameuses coquilles Saint-Jacques, car certains chemins mènent aussi à Compostelle. Nous allons refaire frapper ces plombs et les offrir aux pèlerins qui auront accompli les quatre jours de marche avec nous, pour renouer avec cette tradition.
| Quel sera le thème de cette première édition ?
Le combat spirituel, un sujet que nous explorerons en profondeur. Nous avons réuni des intervenants de qualité – prêtres, laïcs, spécialistes – pour animer les topos et ateliers. Ils aborderont le sujet avec profondeur, selon leurs expériences et états de vie. Des aumôniers accompagneront aussi les pèlerins pour la vie sacramentelle, et nous invitons chaque chapitre à venir avec un prêtre de leur paroisse. L’objectif est de nourrir la réflexion et la prière des participants sur ce thème essentiel.
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