Mourez, nous ferons le reste

Publié le 30 Nov 2013
Mourez, nous ferons le reste L'Homme Nouveau

Le cynisme et l’insolence de la société de consommation, le désir de vendre et le goût de l’argent accompagnant la publicité sont tels que l’on en arrive à des explosions de colère mais aussi de rigolade. Dès que vous avez dépassé 70 ans (c’est mon cas), vous commencez à recevoir des courriers parfaitement scandaleux consistant, en résumé, à dire « Grand-père, il sera bientôt temps de dégager, alors envoyez-nous donc votre argent ! ».

Adieu famille et amis

Dans leurs offres quasi quotidiennes, quantité d’organismes de bienfaisance (y compris catholiques) annoncent que l’on peut très bien au fond ignorer famille et amis et (c’est ce que me dit le Secours catholique) « transmettre tout ou partie de ses biens ». Il y a pour cela une « conseillère legs, assurances vie et donation » qui « est à votre disposition pour y répondre ». C’est sans doute généreux mais il faut un certain cynisme pour cibler ainsi les vieux. Les pompes funèbres vous envoient également, à partir de 70 ans, des offres alléchantes, des propositions de contrats pour que soient réglés le moment venu frais d’obsèques et cercueil. « Mourez donc (mais qu’attendez-vous ?), nous ferons le reste ! ».

Sélection abusive

D’autres (certaines ONG notamment), en recherche de fonds et sachant que les vieux ont parfois quelques biens et surtout le cœur sensibles et la larme à l’œil facile, ont imaginé des listings qui, pour ne pas se tromper de cible, visaient uniquement des gens à prénoms démodés, qui ne se portent plus : Valentine, Auguste, Honoré, Émilienne, Marguerite, Marcel, Richard, etc. (mais je ne sais pourquoi, on n’y trouve jamais Adolphe…). Ces vieux-là voyez-vous, qui vont bientôt disparaître, ils doivent nous donner leurs sous.

Pas n’importe comment

Entendons-nous bien : il est normal de quêter pour des associations humanitaires, médicales ou sociales, certaines remarquables. Mais il y faut la manière, être un peu discret. Or les boîtes de communication et de publicité s’en mêlent de plus en plus et, pour gagner, se croient tout permis, au mépris de la pudeur. Par exemple, je reçois un courrier me disant : « “J’habite 20, rue de la République ???”. Cher Monsieur, bien sûr vous savez comment vous vous appelez, où vous habitez, mais savez-vous, monsieur Foucart, que des milliers de personnes oublient ces informations toutes simples : elles ont la maladie d’Alzheimer ». Bien sûr, si l’on peut aider à la recherche il faut le faire, mais je trouve maladroit, voire cynique, que l’on m’adresse ce courrier alors que mon voisin qui a 35 ans ne l’a pas reçu. On n’a pas le droit, au nom du résultat escompté, de faire n’importe quoi.

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