Lors de l’Angélus du 10 mars, le Pape a commenté l’évangile du jour et la figure de Nicodème. Celui-ci apparaît trois fois dans les textes de saint Jean, faisant preuve tout à la fois de respect humain et d’ouverture à la grâce. C’est ainsi qu’il découvre l’infinie miséricorde de Dieu, et du Christ, venu nous sauver.
Commentant l’Évangile du jour lors de la récitation de l’Angélus, le 10 mars dernier, le Pape nous présente la belle figure de Nicodème. Seul saint Jean parle de ce personnage et cela à trois reprises. D’abord, ici, lors de sa rencontre avec Jésus, puis quand il prit la défense de Jésus devant les grands prêtres au chapitre 7, et enfin lors de la sépulture de Jésus au chapitre 19.
Nicodème était un pharisien occupant une position certainement importante, élevée et aisée à Jérusalem. Pharisien, il était cependant loyal et ouvert, juste et docile, ne se fermant pas à la vérité ni à la lumière quand elles se manifestent, même s’il ne voulait pas se compromettre, rempli qu’il était de respect humain. Voyant dans les signes accomplis par Jésus l’origine divine de sa mission, il vient de nuit, n’osant pas encore s’afficher. Il possédait tout de même un certain courage puisqu’il vint voir Jésus, mais il prit ses précautions. Cette rencontre avec Jésus a donné lieu à l’un des plus beaux passages évangéliques.
Ce chapitre troisième de l’Évangile selon saint Jean commence par un quiproquo entre Jésus et Nicodème. Comme Adam, Nicodème a un choix à faire, mais il doit le faire dans l’Esprit Saint. Il doit changer de vie. Il doit renaître en reconnaissant Jésus comme Fils de Dieu incarné pour nous sauver. Vient alors l’épisode commenté par le Pape. La pâque nouvelle réalisée par Jésus est le don fait par le Père qui « a tant aimé le monde qu’il lui a envoyé son fils unique ». Elle doit engendrer l’adhésion de tout croyant pour « faire la vérité » et venir à la lumière.
De cette page évangélique se dégage une profonde note spirituelle. On ne peut rencontrer Jésus sans humilité. Cette humilité manquait à Nicodème, qui n’avait confiance qu’en ses talents, en son jugement et en la sagesse de la Loi. Et à l’humilité s’ajoute la pureté de cœur. Pour comprendre l’abaissement de Dieu dans l’Incarnation et accepter la folie de la Croix, il faut redevenir des petits enfants et donc renaître, ce que Nicodème n’avait pas encore compris. Cependant, au fond de son cœur, il cherchait vraiment Jésus, car il savait qu’il était le seul à pouvoir répondre à sa question, qui est précisément et justement la même que celle du jeune homme riche : comment faire pour parvenir au Royaume de Dieu ?
Le Pape nous fait réfléchir sur l’une des plus belles phrases de l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde, qu’il lui a envoyé son fils unique non pour perdre le monde mais pour le sauver ». Devant Jésus, il n’y a jamais de secret. Il est Dieu et il lit dans les cœurs. Lire dans les cœurs est un don que Dieu accorde quelquefois à des âmes privilégiées, mais ce don, s’il est mal utilisé, peut pousser à des excès fort dommageables.
Si le Seigneur avait utilisé cette connaissance intime des âmes pour condamner, personne ne serait sauvé. Trop souvent, à l’inverse de Jésus, nous pointons du doigt notre prochain. Nous le condamnons sans répit, au lieu de prier pour son salut.
Le regard de Jésus sur nous n’est jamais un phare éblouissant, mais « la douce lueur d’une lampe amicale qui nous aide à voir le bon en nous » et dans les autres. Quant au mal, grâce au regard de Jésus, nous devons l’éradiquer par une conversion et une guérison qui ne peuvent venir que de la grâce de Dieu. Pensons souvent à cette phrase de Jésus sur le salut du monde.
Que Marie nous aide à regarder avec amour et compassion le prochain, sans jamais nous laisser aller à des commérages ou des ragots. Demandons à Jésus par sa sainte Mère d’avoir un cœur liquide comme les saints, d’avoir sur les autres le même regard de miséricorde que porte Jésus sur chacun de nous.
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