Nigéria : la multiplication des vocations 

Publié le 08 Sep 2024
Nigéria

Église Sainte-Croix de Umulokpa, dans l'État d'Enugu, à majorité catholique. © Cliffdarlin, CC BY-SA 4.0

Au Nigéria, les vocations et les ordinations se multiplient depuis quelques années. Malgré les persécutions violentes et nombreuses, la foi n’y a jamais été aussi forte.

  Cet été, le Nigéria a gagné 23 nouveaux prêtres, ordonnés le 10 août dernier par Mgr Godfrey Igwebuike Onah dans son seul diocèse de Nsukka, au sud du pays. Le diocèse compte désormais 417 prêtres, là où il n’y en avait que 195 il y a dix ans. La population catholique du Nigéria est pourtant assez faible, environ 15 %, et régulièrement persécutée par des groupes islamistes ou des bandes de bergers nomades. L’islam est en effet la première religion du pays, avec 55 % de musulmans, en particulier dans le nord et le centre, tandis que les chrétiens représentent au total 46 % des Nigérians, dont plus de la moitié sont des protestants évangéliques ou pentecôtistes. En comparaison, la République démocratique du Congo compte près de 50 % de catholiques et l’Afrique du Sud ou le Maghreb moins de 10 %. L’ONG protestante « Portes ouvertes », qui étudie la persécution des chrétiens dans le monde et produit annuellement un rapport, indique que sur 10 chrétiens tués dans le monde, 8 le sont au Nigéria seulement. Par ailleurs les enlèvements sont extrêmement nombreux : pour 3 906 chrétiens kidnappés entre septembre 2022 et septembre 2023, 3 300 étaient nigérians, dont une trentaine de prêtres. On se rappelle le sinistre jour de Noël 2023, quand plus de 300 chrétiens ont été massacrés, brûlés ou blessés. Évêque de Makurdi, Mgr Anagbe avoue en 2023 à ACI Afrique que sa charge est difficile. « En l’espace de trois ans, j’ai perdu 18 prêtres, dont certains ont été enlevés puis libérés, et d’autres sont morts. » De plus, l’insécurité l’empêche souvent de rendre visite à ses ouailles. Et d’ajouter : « J’ai perdu environ 13 paroisses. » On compte en effet 10 % de déplacés, « réfugiés dans leur propre pays » et contraints de vivre dans des camps. Le nord se vide de sa population chrétienne. Quotidiennement, les femmes, les enfants, les vieillards, les hommes sont insultés, intimidés, contraints à l’humiliation. Et les raids islamistes ou peuls surgissent à tous moments dans les villages, les fermes et les églises pour s’en prendre violemment aux populations catholiques, pour assassiner les hommes devant leurs femmes et leurs enfants, pour détruire les infrastructures et brûler les bâtiments,…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Mayalen de Vergnette

Mayalen de Vergnette

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSociété

Attentats du Bataclan : une « Nuit de l’Espérance » pour les 10 ans du 13 novembre

Entretien | Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, la paroisse Saint-Ambroise, au cœur du XIᵉ arrondissement, ouvre grand ses portes pour une « Nuit de l’Espérance ». Messe et prière se succéderont dans ce lieu devenu mémoire des victimes, pour offrir à tous une parole de consolation et d’espérance. Entretien avec Louis-Henry Despaigne, coordinateur du projet.

+

Bataclan 13 novembre
À la uneÉgliseTribune libre

Comment vivre l’unité dans l’Église ?

Tribune libre du père Michel Viot | Dans L’Église au risque de la foi, le père Michel Viot revient sur les tensions qui traversent l’Église de France. Abus, liturgie, pastorale : il propose une réflexion théologique rigoureuse et à une réconciliation fondée sur la vérité de la foi.

+

livres jeunesse église
À la uneÉgliseMagistère

Newman (3/3) : Premier de cordée

DOSSIER n° 1842 : « Newman, Docteur de l’Église » | Dans un livre qui vient de paraître, Didier Rance scrute la pertinence de la spiritualité de John Henry Newman que le pape Léon XIV vient d’élever au rang de Docteur de l’Église et a déclaré « co-patron de la mission éducative de l’Église ».

+

newman spirituel
À la uneÉglise

Missionnaire en 2025 : Quand le cinéma devient mission ! (5/5)

Dans le cadre de notre série consacrée aux acteurs de la mission en France à l’approche du Congrès Mission (7-8-9 novembre 2025), Hubert de Torcy, fondateur de SAJE, et Claire de Lorgeril, chargée de relations presse, reviennent sur le succès du film Sacré Cœur et sur les défis d’un cinéma chrétien assumé. 

+

mission