> L’Esprit de la liturgie
À l’approche de Noël, les antiennes ramènent l’Église à la naissance de Jésus tout en rappelant qu’il reviendra dans la gloire. En cette année du centenaire de la fête du Christ-Roi, les textes liturgiques insistent sur une idée simple : au cœur de la nuit, Dieu fait briller une lumière qui dépasse l’Histoire et ouvre à l’espérance.
À quelques jours de Noël, la liturgie nous ramène à la naissance de Jésus à Bethléem, notamment avec les grandes antiennes à Magnificat appelant sa venue : les antiennes O. Or, en ce centenaire de la fête du Christ-Roi et en ce dimanche qui le chante – « Le Seigneur va venir, allez au-devant de lui et dites : grand est son empire et son règne n’aura pas de fin ; il est Dieu, Fort, Dominateur, Prince de la paix » [4e antienne des vêpres ; BR 1961] –, il faut se rappeler que ces chants vénérables et solennels n’appellent pas seulement Celui qui « est déjà venu, en assumant l’humble condition de notre chair », mais qui aussi Celui qui « viendra de nouveau, revêtu de sa gloire » (MR 1970, 1re préface de l’Avent). Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne qu’« avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants. La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre dévoilera le “mystère d’iniquité” sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. (…) Cette imposture antichristique se dessine déjà dans le monde chaque fois que l’on prétend accomplir dans l’histoire l’espérance messianique qui ne peut s’achever qu’au-delà d’elle à travers le jugement eschatologique » (n. 675-676).
Splendeur de la lumière éternelle
De cet au-delà viendra la lumière demandée par l’antienne O de ce dimanche : « Ô Orient, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice, viens et éclaire ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort. » Le Christ est bien, dans l’histoire du monde, la « lumière née de la lumière » (Symbole de Nicée) qui vient au milieu des ténèbres et la liturgie de Noël l’aborde de nombreuses fois sous cet aspect. Après que les premières vêpres l’ont appelé « la lumière et la splendeur du Père » (hymne), la messe de la nuit demande à Dieu « qui a embrasé cette nuit très sainte des splendeurs…







