Notre-Dame de Lourdes ou le sourire de Marie

Publié le 11 Fév 2014
Notre-Dame de Lourdes ou le sourire de Marie L'Homme Nouveau

Nous sommes des chrétiens habitués estimait Georges Bernanos. Il n’avait pas tout à fait tort, même si, aujourd’hui, nous sommes aussi des chrétiens bousculés. Mais l’essentiel se passe ailleurs et autrement. Là où l’éphémère détruit, l’essentiel, le permanent, l’écho de l’éternité, reste et restaure l’humanité déchue. L’Immaculée Conception, définie par l’Église dogmatiquement, est révélée dans le sourire de Marie à Bernadette sur le bord du Gave. Dans le froid d’un jour de février dont nous nous souvenons aujourd’hui. Le reste ? Il passera…

Quatre ans après le dogme

La quatrième année depuis la définition dogmatique de l’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge, aux bords de la rivière du Gave, près de la ville de Lourdes, du diocèse de Tarbes, en France, la Vierge elle-même s’est fait voir plusieurs fois dans le creux d’un rocher, au-dessus de la grotte de Massabielle, à une jeune fille, appelée Bernadette dans l’idiome populaire, très pauvre, il est vrai, mais candide et pieuse. L’aspect de l’Immaculée Vierge respirait la jeunesse et la bonté ; elle était vêtue d’une robe et d’un voile blancs comme la neige, et portait une ceinture bleue ; ses pieds nus étaient parés d’une rosé d’or. Le jour de la première apparition, qui fut le onze février de l’an mil huit cent cinquante-huit, elle apprit à la jeune fille à faire dignement et pieusement le signe de la croix, et, prenant en main un chapelet qui auparavant pendait à son bras, elle l’encouragea par son exemple à la récitation du saint rosaire : ce qu’elle fit aussi pendant les autres apparitions.

La seconde apparition

Le jour de la seconde apparition, la jeune fille, redoutant une ruse du démon, jeta, dans la simplicité de son cœur, de l’eau bénite vers la Vierge : mais la bienheureuse Vierge, souriant avec grâce, lui montra un visage encore plus bienveillant. Lorsqu’elle apparut pour la troisième fois, elle invita la jeune fille à venir à la grotte pendant quinze jours. Depuis lors, elle lui parla souvent et l’exhorta à prier pour les pécheurs, à baiser la terre et à faire pénitence ; puis elle lui ordonna de dire aux Prêtres qu’on devait bâtir dans ce lieu une chapelle et y venir en processions solennelles. De plus, elle lui donna l’ordre de boire et de se laver à l’eau d’une fontaine qui était encore cachée sous le sable, mais qui bientôt allait jaillir. Enfin, le jour de la fête de l’Annonciation, la jeune fille demanda avec instance le nom de celle qui tant de fois avait daigné lui apparaître, et la Vierge ayant rapproché les mains sur sa poitrine, et levé les yeux vers le ciel, lui répondit :

« Je suis l’Immaculée Conception, » 
 

Le bruit de bienfaits qui, disait-on, avaient été reçus par les fidèles dans la sainte grotte, allait en grandissant, et l’on voyait aussi augmenter de jour en jour le concours des hommes attirés à la grotte par vénération pour ce lieu. C’est pourquoi, déterminé par la célébrité des prodiges et la candeur de la jeune fille, l’Évêque de Tarbes, quatre ans après les événements précités et à la suite d’un examen juridique des faits, reconnut dans son jugement que les caractères de l’apparition étaient surnaturels, et autorisa le culte de la Vierge Immaculée dans cette même grotte. Bientôt la chapelle fut bâtie : à partir de ce jour, des roules presque innombrables de fidèles, venant accomplir des vœux et présenter des prières, y accourent chaque année, de France, de Belgique, d’Italie, d’Espagne, des autres contrées de l’Europe : et même des lointaines régions de l’Amérique, et le nom de l’Immaculée de Lourdes devient célèbre par tout l’univers. L’eau de la fontaine, portée dans toutes les parties du monde, rend la santé aux malades. L’univers catholique, reconnaissant pour tant de bienfaits, a élevé près de la grotte des monuments sacrés d’un travail merveilleux. Des étendards sans nombre, qui témoignent des bienfaits reçus, et ont été envoyés par les cités et les nations, forment au temple de la Vierge une parure et une décoration admirables. Ce lieu qui semble la demeure de la Vierge Immaculée, la voit honorée sans interruption : le jour, par des prières, des chants religieux et d’autres cérémonies solennelles ; la nuit, par ces processions sacrées dans lesquelles des foules presque infinies de pèlerins s’avancent à la lumière des cierges et des flambeaux, et chantent les louanges de la bienheureuse Vierge. 
 

Une foi ravivée dans un siècle plein de froideur

Ces pèlerinages ont ravivé la foi dans un siècle plein de froideur ; ils ont donné plus de courage pour professer la loi chrétienne, et fait grandir d’une façon merveilleuse le culte de la Vierge Immaculée ; tout le monde le sait. Dans cette admirable manifestation de foi, le peuple chrétien a pour chefs les Prêtres qui conduisent leurs peuples à la Grotte. Les Évêques eux mêmes visitent souvent le saint lieu, président aux pèlerinages et assistent aux fêtes les plus solennelles. Il n’est pas rare de voir même des princes de l’Église romaine, revêtus de la pourpre, s’y rendre comme d’humbles pèlerins. A leur tour, les Pontifes romains, dans leur dévotion pour l’Immaculée de Lourdes, ont comblé le saint temple des faveurs les plus précieuses. Pie IX l’a honoré de saintes indulgences, du privilège d’une Archiconfrérie et du titre de Basilique mineure. Il a aussi voulu faire couronner solennellement, par son nonce apostolique en France, la statue de la Mère de Dieu qu’on y vénère. Léon XIII lui a également conféré d’innombrables bienfaits. Il a concédé des indulgences sous forme de jubilé lors du vingt-cinquième anniversaire de l’apparition, provoqué le développement des pèlerinages par ses actes et sa parole, et fait faire en son nom là dédicace solennelle d’une église sous le titre du Rosaire. Il a mis le comble à tant de faveurs, en accordant avec bonté, sur la demande d’un grand nombre d’Évêques, de célébrer une fête solennelle, sous le titre de l’Apparition de la bienheureuse Vierge Marie Immaculée, par un Office et une Messe propres. Enfin le souverain Pontife Pie X, mû par sa piété envers la Mère de Dieu, et accédant au vœu de beaucoup de saints prélats, a étendu la même fête à l’Église universelle. 
 

(Extrait des leçons du Bréviaire à Matines).

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