Deux paraboles célèbres dans la liturgie de ce dimanche 19 novembre, celle du grain de sénevé et celle des talents, nous appellent à considérer avant tout le Royaume des Cieux, déjà présent ici-bas, mais but ultime de toute vie.
Ce dimanche, encore, ce sont des paraboles que rapportent les passages de l’Évangile. « Les peuples de Syrie, et plus encore ceux de Palestine, selon saint Jérôme († 420), ne parlent presque jamais sans mêler à ce qu’ils disent quelque parabole ; ils veulent graver dans l’esprit de leurs auditeurs, par des comparaisons et des exemples, ce que le langage ordinaire ne leur aurait pas fait entendre et retenir » (Sur Matth. 18, 23 ; BR1961, 21e dimanche après la Pentecôte). Dans le Missel romain de 1962, on lit celle du grain de sénevé (Mt 13, 31-35). Comme dans celle de dimanche dernier (le bon grain et l’ivraie), Jésus parle à ses auditeurs du Royaume des Cieux. Alors qu’on serait tenté de le limiter à l’au-delà, saint Jérôme nous enseigne que « le Royaume des Cieux, c’est la prédication de l’Évangile et la connaissance des Écritures qui conduit à la vie » (ibid., 13, 32 ; BR1961). Jésus nous précise que le grain de sénevé, ou de moutarde, est « la plus petite de toutes les semences » (v. 32), et le cénobite de Bethléem ajoute que « par l’homme qui sème, la plupart entendent le Sauveur semant dans les âmes des croyants » (Ibid.). Saint Jérôme compare la petitesse du grain à « la prédication de l’Évangile [qui] est le plus humble de tous les enseignements. (…) La prédication de l’Homme-Dieu, du Christ mort, du scandale de la Croix n’a pas la vraisemblance de la vérité ». Pourtant, son fruit, c’est le très grand arbre dont parle Jésus (v. 33). Saint Jérôme nous exhorte alors à voler à son « sommet afin de pouvoir nous poser dans ses rameaux, y faire notre nid des saintes vérités et, fuyant la terre, nous hâter vers le ciel ».
Le talent, un don
Plutôt que sur le Royaume des Cieux, c’est sur la conduite du croyant que porte l’enseignement de Jésus dans le Missel romain de 1970 par la parabole des talents (Mt 25, 14-30). Celle-ci est si connue que l’unité monétaire des Juifs qu’est le talent désigne aujourd’hui un don, une aptitude particulière.…