Pie VII et Napoléon (3/3) : Les vertus d’un grand pape oublié

Publié le 22 Août 2023
pie VII

Napoléon avait cru à tort pouvoir diriger à sa guise un pontife envahi, privé de ses États puis prisonnier. Il ne connaissait pas la personnalité de Pie VII, esprit brillant et pieux, formé par la règle bénédictine, soucieux des hommes et de la liberté de l’Église.   En 2007, le pape Benoît XVI approuvait l’ouverture, par le diocèse de Savone, du procès en vue de la béatification de son lointain prédécesseur, Pie VII, désormais pourvu du titre de « serviteur de Dieu ». Mais quelles étaient les vertus du grand adversaire de Napoléon ? Une note en français retrouvée dans les archives du cardinal Herzan, composée à la veille du conclave de 1799-1800, brossait un portrait laudateur du prélat romagnol : « Il passe généralement pour un homme d’une grande prudence et remplit les devoirs épiscopaux avec édification. » (1) L’expérience pastorale de Chiaramonti, durant son épiscopat à Imola, fut particulièrement révélatrice des vertus d’un évêque conscient de ses devoirs et du salut des âmes. Ce constat ne pouvait que rassurer les cardinaux soucieux du bien de l’Église universelle après le chaos révolutionnaire : « Sa piété édifiante, charité, doctrine et prudence l’ont fait vénérer et aimer dans son diocèse, et font espérer que ce sera un chef de l’Église tel que les besoins pressants le demandent » (2), écrivait l’archevêque de Prague à l’empereur François II. Le cardinal Maury donnait un portrait plus nuancé, parlant de Chiaramonti comme d’un « homme doux, honnête, très fin, et d’une capacité commune » (3). Un fils de saint Benoît De par son éducation familiale, Barnaba Chiaramonti reçut l’exemple de grande piété de sa mère, qui s’était retirée, après la mort de son époux, au carmel de Fano, où elle mourut en odeur de sainteté. Le futur Pape conserva pour elle un tendre et pieux attachement (4). À l’âge de 14 ans, il entra au monastère bénédictin de Santa Maria del Monte à Cesena, où il prit le nom de Grégoire. En 1775, le pape Pie VI, son concitoyen, le nomma prieur de l’abbaye de Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome (5). Sa longue expérience monastique lui inculqua sans nul doute l’exercice des vertus bénédictines, qui fit de lui un prélat pacifique, humble et intègre. Sa nomination au siège de Tivoli, en 1782, fut justifiée « comme une récompense due à un prélat sans ambition et environné d’une estime universelle » (6). Comme évêque, « sa prudence, sa charité et sa vigilance dans le gouvernement du troupeau qui lui était…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Armand Dumesniel

Ce contenu pourrait vous intéresser

CultureArt et Patrimoine

Visite guidée des églises autour de Notre-Dame

Depuis la réouverture de Notre-Dame de Paris, la cathédrale accueille près de 30 000 visiteurs par jour. L’attrait d’un des monuments les plus emblématiques de France peut éclipser la richesse des autres églises qui l’environnent. C’est pourquoi nous proposons au lecteur de visiter les églises qui entourent Notre-Dame et qui tendent parfois à être oubliées du grand public du fait de leur imposant voisinage.

+

notre-dame église
CultureLectures

Le choix culture de la quinzaine

Recensions | La Rédaction de L'Homme Nouveau vous propose une page culture, avec un choix de quelques livres religieux ou historique, BD ou CD. Des idées de lecture à retrouver dans le n° 1833.

+

notre-dame de paris livre cd bd culture
CultureLectures

Une deuxième aventure à l’école des Gardiens de Fidem

Recension jeunesse | La rédaction de L’Homme Nouveau vous propose une page recension de lectures jeunesse, avec un choix éclairé d'histoires et albums à lire ou faire lire, notamment le deuxième tome des « Gardiens de Fidem », Les Îles sans nom, par Blanche Collange. À retrouver dans le n°1833.

+

livre jeunesse Gardiens de Fidem
CultureSpiritualité

Huitième centenaire du Cantique de Frère Soleil 

Instrumentalisé et détourné de son sens premier – un chant de louanges adressé à Dieu à travers sa Création – le cantique de saint François d’Assise réjouit le cœur des hommes et de Dieu depuis un siècle maintenant. Ce chant d’admiration tourné vers le Créateur, pour ce qu’il est lui-même et pour son œuvre, appelle à l’amour de l’Église et au service du prochain.

+

cantique de saint François