> Dossier : « Martyre du père Popiełuszko : la force irrésistible de la vérité »
À travers les persécutions de l’occupation nazie puis la mainmise communiste sur la Pologne, la foi catholique résista à toutes les tentatives d’éradication puis finit par triompher du régime, non sans sacrifices de la part de ses défenseurs, poursuivis, emprisonnés voire assassinés.
1944-1989 : 45 ans d’occupation communiste, après cinq années de martyre sous le joug de l’Allemagne nazie. L’histoire de la Pologne a été profondément marquée par cette période tragique, qui ne fut que l’ultime phase d’une interminable soumission à des puissances étrangères, depuis la fin du XVIIIe siècle. Malgré ces décennies d’avanies et de souffrances, la Pologne a résisté parce qu’on n’a jamais pu atteindre son âme. Et cette âme de la Pologne, c’est le catholicisme.
Un athéisme d’état
L’établissement de la République populaire de Pologne en 1952, huit ans après l’invasion soviétique, fut caractérisé par l’imposition d’un athéisme d’état, à l’instar de l’URSS et des autres pays soumis au joug communiste en Europe de l’Est. La répression de toute forme de résistance fut organisée par le ministère de la Sécurité intérieure. L’Église catholique fut placée sous une surveillance particulière, lorsque le Vatican refusa de reconnaître l’État communiste polonais et soutint le gouvernement en exil à Londres. En 1950, un accord fut signé entre le pouvoir communiste et l’épiscopat. Néanmoins, la répression politique perdura jusqu’à la mort de Staline, en 1953. Le processus de déstalinisation amorça une certaine détente, qui fut toutefois de courte durée. En 1959, l’enseignement religieux fut supprimé dans les écoles publiques. En 1966, le gouvernement refusa un projet de voyage apostolique du pape Paul VI, à l’occasion du millénaire de la Pologne. L’élection du cardinal Wojtyła comme pape, en 1978, encouragea le mouvement de résistance face à une dictature en plein essoufflement. La visite du jeune pape, en 1979, qui attira des centaines de milliers de catholiques, fut l’occasion d’un discours particulièrement saisissant de Jean Paul II, qui insista sur l’identité chrétienne de la Pologne, défendit l’authentique liberté et l’indépendance de la nation polonaise, fustigea l’athéisme. Un véritable réquisitoire contre le pouvoir communiste. Les années 1980 furent marquées par une alliance décisive entre l’Église polonaise et les mouvements de revendication populaire (en particulier…