Pour la civilisation : on ne lâche rien

Publié le 21 Avr 2013
Pour la civilisation : on ne lâche rien L'Homme Nouveau

D’emblée, Madame Taubira a placé son projet de mariage homosexuel dans la perspective d’un changement de civilisation. Mais même en démocratie, une civilisation ne se joue pas à pile ou face, au hasard d’une majorité de circonstances. On ne force pas l’Histoire, comme si elle était une pauvre fille dont on peut tout obtenir. Les tentative de changements de civilisation, opérés dans le passé par les idéologues, ont montré plus d’une fois leurs funestes conséquences.  Robespierre, Lénine, Hitler, Mao et bien d’autres encore ont déjà cru qu’il suffisait d’une loi pour transformer la nature humaine et la plier à la volonté d’un projet rénovateur et moderne, que l’évolution des temps rendrait nécessaire. Le sang, la barbarie, la violence ont toujours été le résultat funeste de ces actions. La nature humaine n’est pas à repenser et à reconstuire ; elle est à protéger.

La semaine qui commence sera déterminante pour l’avenir de notre civilisation, pour la famille, pour notre pays et pour notre perception de ce qu’est l’humanité elle-même. Il est évident qu’il faut continuer aujourd’hui à s’opposer à cette loi et le montrer clairement. Dans le calme, la détermination, sans céder aux provocations et même en les prévenant.

On connaît la méthode révolutionnaire : la provocation de quelques uns entraînant la repression des forces de l’ordre permet de faire basculer à terme la population inerte du côté des révolutionnaire. Aujourd’hui, il faut bien avoir en tête que certains policiers ont adopté par ordre ce type de méthode. En civil, ils utilisent la provocation afin de créer un climat répressif et montrer à la population que la violence vient des opposants au mariage homosexuel. Les médias, qui n’ont même pas besoin d’être aux ordres puisqu’ils baignent et entretiennent le même climat culturel, répercutent ce mensonge à l’envi. C’est pourquoi il est plus que nécessaire aujourd’hui d’être vigilant. Le combat que nous menons nous dépasse tellement que nous ne devons pas céder à la fièvre et à l’emportement.

Manif

Cette semaine, autant que nous le pouvons, là où nous nous trouvons le mieux, montrons donc notre opposition ferme, résolue et calme au changement de civilisation. À Paris comme en Province. Depuis des mois, nombre de Français ont agi de la sorte et nous ont montré la voie. Notre règle de l’action se trouve dans les Béatitudes : « Heureux les doux car ils posséderont la terre ».

Même si le projet Taubira est définitivement adopté, la loi qui en sortira sera illégitime car contraire à la nature humaine, aux lois supérieures de l’humanité et au bien commun. De ce fait, notre opposition non seulement ne devra pas faillir mais devra se transformer en une véritable résistance. Une loi n’est pas là pour changer la nature humaine mais pour la conforter et la protéger. Une loi n’est pas là pour répondre aux diktats d’une minorité et aux injonctions idéologiques d’une majorité de circonstance. Une loi n’est pas là pour transformer les plus faibles – en l’occurrence les enfants – en produit de consommation et en jouets entre les mains d’adultes.

C’est pourquoi même si la loi est adoptée, notre résistance doit continuer, avec la même détermination, le même sang froid, la même volonté. Parce que nous ne nous battons pas pour nous, pour nos intérêts, nos avantages acquis, mais pour une civilisation qui a toujours pris la défense des plus faibles et les a entourés d’une forteresse pour qu’ils ne puissent périr sous les coups de folies.

Cette résistance sera longue et demandera un engagement dans la durée, avec le même calme, la même détermination, la même paix que ceux qui sont apparus depuis plusieurs mois. À ce titre, on se rappelera notamment que :

1°) Nous défendons le mariage et la famille avant de nous opposer à une loi. C’est-à-dire nous défendons un bien avant de nous opposer à un mal.

2°) Cette défense implique une vision plus large de la vie sociale et de la vie politique. La famille est la cellule de base de la société, elle n’est pas le tout de la société. La société a évidemment besoin d’elle, mais la famille a aussi besoin de la société. Nous le voyons tragiquement aujourd’hui où les institutions officielles attaquent la famille.

3°) Nous ne transgressons pas l’ordre social ou les institutions. C’est la loi Taubira ou la loi sur l’avortement qui les transgressent en violant la loi naturelle. Selon Le Robert, transgresser veut dire que l’on contrevient, que l’on viole, que l’on désobeit. En nous opposant à ce style de loi, nous témoignons au contraire de la nécessité de remettre les choses dans le sens du droit naturel. Nous imitons ainsi les premiers chrétiens, meilleurs citoyens de l’Empire.

4°) Dans ces temps troublés, où les événements se succèdent avec une grande rapidité, où l’action s’impose comme priorité, il est plus indispensable que jamais de garder et d’entretenir une réelle et authentique vie spirituelle, sans laquelle nous risquons d’être les cymbales retentissantes dénoncées par l’Évangile et de nous laisser emporter par les événements. C’est une ascèse, mais sans celle-ci il n’y a pas de militantisme chrétien. La charité doit être le moteur de notre action et la charité c’est le Christ. Même en ce qui concerne la « charité politique » (Pie XI).

5°) L’intensité de l’action quotidienne exige de conserver une bonne hygiène physique : sommeil réparateur, vie équilibrée, afin de de garder la tête froide et de ne pas se laisser emporter par l’excitation qui empêche de bien juger ou d’évaluer correctement la situation.

6°) Nous devons clairement assumer ce que nous sommes. Jésus plutôt que Gandhi, « bienheureux les doux car ils posséderont la terre » plutôt que la non-violence. Dans ce cadre, nous ne respectons pas les personnes homosexuelles en raison de la notion d’homophobie, concept révolutionnaire, lequel nous obligerait à ce respect paradoxalement par crainte de la loi (drôle de respect en vérité). Non, nous respectons ces personnes en raison de la loi de charité pour le prochain, que le Christ nous a donnée pour commandement . À propos de l’homophobie, on relira le décryptage du Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques.

7°) Le mariage homosexuel est un projet politique. Notre opposition est politique (ce qui ne veut pas dire qu’elle passe nécessairement par le biais des partis politiques), notre action doit être politique. C’est-à-dire viser au bien commun, ressouder le pays, le convaincre de l’aspect pernicieux de ce projet, conforter les élites naturelles, reconstuire une société fondée sur la famille.

8°) Souvenons-nous enfin des conseils de Soljenitsyne : « Tenir ferme dans la lutte contre le mal. Ne jamais admettre le compromis. Préfèrer tout perdre, vie, salaire, conditions d’existence, plutôt que sacrifier sa conscience ».

Ce texte est simultanément publié sur ce blogue et sur Caelum et Terra.

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