Providence, conversion et nature politique

Publié le 29 Fév 2024
providence nature politique

pisode du cycle en quatre panneaux consacr "La Vie de Jeanne d'Arc".

Ainsi que le disait Jeanne d’Arc elle-même, « les hommes d’armes combattent et Dieu donne la victoire », nous exhortant par là à résister à la décadence contemporaine sans attendre de miracle ni espérer de renversement immédiatement visible. Car c’est ainsi que fonctionnent la nature et la grâce, dans les individus comme dans les civilisations.

  Rome ne s’est pas faite en un jour. Elle n’a pas non plus disparu en un jour. La chute de Rome en 476 ne fut que l’instant décisif mettant un terme à un processus de dissolution entamé depuis des décennies. De même, la décomposition actuelle de notre civilisation est l’aboutissement d’un long passé de combats dans tous les domaines, religieux, philosophique, politique et social. Si nous pouvons tirer des leçons de l’Histoire, nous savons qu’elle n’est pas cyclique. Le déclin ou le renouveau d’une civilisation, d’un peuple ou d’un régime n’est pas un processus naturel dont le résultat serait écrit d’avance.   

L’exemple de Jeanne

Si le changement radical d’une société ne se fait pas et ne se fera jamais en un jour, il faut bien un commencement et, pour nous chrétiens, requérir l’aide de Celui qui est le vrai maître de l’histoire, sans rester les bras croisés et tout attendre de la Providence. Christine de Pisan, célèbre auteur médiéval, familière de la cour de Charles V puis de Charles VI, vécut les temps difficiles du honteux traité de Troyes. Au crépuscule de sa vie, elle eut la chance de connaître l’épopée de Jeanne et se remit à écrire. Elle composa le Ditié de Jeanne d’Arc, achevé le 31 juillet 1429, juste après le sacre de Charles VII.

« L’an mil quatre cent vingt neuf / Le soleil recommença à luire ; / Il ramène le temps nouveau ; / Qu’on n’avait pas vu de nos yeux  / Depuis longtemps ; dont plusieurs en deuil / Ont vécu. Je suis de ceux-là. / Mais je ne me chagrine plus de rien, / Puisque maintenant je vois ce que je veux. (…) C’est à savoir que France, de qui discours / On faisait qu’à terre était renversée, / Soit par divine mission, / Du mal en si grand bien changée ».

Ces lignes constituent un vibrant témoignage du caractère totalement inattendu, humainement inespéré et donc providentiel, aux yeux des contemporains, du renversement de la situation au profit du royaume de France. Cet événement reste pour nous…

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Joël Hautebert

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