Dans son encyclique Quadragesimo anno, le pape Pie XI n’aborde pas seulement la question du capitalisme (cf. Reconstruire n° 23 et 24) mais aussi celle posée par le socialisme. La situation a-t-elle changé depuis Rerum novarum ? Comme son nom l’indique, la raison prochaine de la publication de Quadragesimo anno par Pie XI est le quarantième anniversaire de Rerum novarum de Léon XIII. Pie XI en profite pour marquer ce qui reste de permanent de l’enseignement de son prédécesseur tout en proposant une analyse de la situation politique et économique à laquelle son époque est confrontée. Une situation qui a considérablement évolué depuis 1891. Outre la crise financière (1929), le monde a connu la Première Guerre mondiale, un événement immense qui a non seulement déstabilisé nombre de nations, entraîné la mort de millions de personnes mais qui a marqué, en quelque sorte, la fin d’une époque. Avec le premier conflit mondial, l’ancien monde, déjà profondément bousculé par la Révolution française, a complètement disparu. Parmi les signes les plus évocateurs de ce temps se trouvent le renversement de la monarchie russe et la prise de pouvoir par les communistes, lesquels ont réussi à écraser leurs adversaires et à s’installer durablement, créant le premier État marxiste-léniniste. Quelles sont les conséquences de ce nouvel état de fait ? Pie XI constate que le camp socialiste, uni sur le fond à l’époque de Rerum novarum, s’est séparé en deux camps antagonistes. D’un côté, les communistes qui cherchent par la lutte des classes et l’action révolutionnaire violente la disparition pure et simple de la propriété privée en vue d’établir une société communiste. De l’autre, des socialistes, qualifiés par Pie XI de tenants d’un « socialisme mitigé », qui, repoussant la violence, se montrent attentifs à une réforme de la société plus conforme à la justice au point, écrit le Pape, que « les choses peuvent en arriver insensiblement à ce que les idées de ce socialisme mitigé ne diffèrent plus de ce que souhaitent et demandent ceux qui cherchent à réformer la société sur la base des principes chrétiens. Car il y a certaines catégories de biens pour lesquels on peut soutenir avec raison qu’ils doivent être réservés à la collectivité, lorsqu’ils en viennent à conférer une puissance économique telle qu’elle ne peut, sans danger pour le bien public, être laissée entre les mains des personnes privées. » Ce constat implique-t-il une collaboration possible avec la social-démocratie ? La réponse…
Saint-Pierre de Rome : Le chef-d’œuvre collectif de la chrétienté universelle
Hors-série n° 60-61 | La consécration de la nouvelle basilique Saint-Pierre de Rome eut lieu exactement 1300 ans après celle de Saint-Pierre du Vatican. Pendant près de deux siècles, l'action continue de plus de 20 papes, le concours d'artistes de génie tels que Bramante, Raphaël, Michel-Ange, Maderno ou le Bernin, permirent à un chef d'œuvre d'harmonie de voir peu à peu le jour : l'église-mère de toute la chrétienté.







