Les Pères fondateurs de la nation américaine avaient appris des Grecs que la démocratie ne pouvait fonctionner qu’avec un échantillon d’humanité animé par des citoyens vertueux et dirigé autant par la sagesse que par le courage. N’étant assurés d’aucune de ces exigences et conscients de la fragilité de leur édifice, ces grands ancêtres jugèrent plus prudent de la protéger par une constitution, des principes et des lois. Mais les institutions ne valent que ce que valent les hommes. Ceux du XVIIIe siècle se savaient moralistes ; ceux du XXIe se veulent rebelles. Les icônes meurent dans les musées tandis que sur les places publiques, à l’approche de chaque élection, s’exhibent de monstrueux personnages : les candidats de « leur » démocratie. Ils semblent à l’image du régime dont ils vivent : hâbleurs, carriéristes et démagogues. Les Américains voteront en novembre 2020 pour remplacer Donald Trump ou lui offrir un second mandat. Déjà, la gauche s’agite. C’est à celui ou celle qui flattera le mieux la masse résignée. Et qui ira le plus loin dans les promesses aussi mirifiques que vides. Un sénateur propose de placer des isoloirs dans les prisons, ce qui permettrait à 150 000 meurtriers et à 145 000 violeurs de donner leur avis sur la politique. Un ex-député veut radicaliser la lutte contre la pollution en réduisant à zéro l’émission de gaz toxiques. Coût de l’opération : 653 000 dollars par foyer et 15 millions de chômeurs. D’autres candidats s’efforcent de dépasser la barre de 1% des intentions de vote dans les sondages en suggérant la gratuité des transports en commun, des études universitaires et des soins médicaux. Dans le pays le plus puissant du monde, on en revient aux lendemains qui chantent des illusions révolutionnaires. Dans le temple de la liberté, nombreux s’accrochent encore aux apprentis sorciers. On ne guérit pas de l’imposture. L’opium du peuple, ce n’est pas la religion mais la démocratie.
Autobiographie du pape François : une attente déçue
L'Essentiel de Thibaud Collin | Publiée dans plus de cent pays, l’autobiographie du pontife se révèle assez décevante, malgré son titre, Espère, quand à sa vie même. On y retrouve cependant ses thèmes de prédilection, ses contradictions ainsi que ses jugements peu nuancés sur certains sujets, en particulier celui de la liturgie traditionnelle.