L’autre soir, à la tombée de la nuit, on a planté un arbre dans le jardin de la Maison Blanche. Un petit arbre. Un chêne. Il y avait juste trois ou quatre personnes dont deux avec une pelle. Une sorte de cérémonie un peu triste car c’était pour remplacer un arbre – un chêne aussi – qu’avait mis en terre le président Emmanuel Macron au cours de sa visite à Washington, l’an dernier. Cet arbre est mort. Brusquement. Les esprits tordus qui voient le mal partout, pensent que c’est par manque d’eau, de soins, de considération. Certains estiment que cette subite disparition a valeur de signe car elle est à l’image des relations entre les États-Unis et la France : fragiles, incertaines et sans racines. D’autres enfin n’hésitent pas à parler de mauvais présage en évoquant les nombreuses divergences qui existent entre les deux pays. C’est vrai que les problèmes s’accumulent derrière le plus énorme d’entre eux : Macron est globaliste, Trump populiste. Lorsqu’ils se rencontrent en Suisse, à Davos, temple des briseurs de nations, Macron a l’air d’un jeune premier en goguette et Trump d’un vieux comédien sans contrat. Et que dire de leurs empoignades à propos du nucléaire iranien, du commerce avec la Chine, des vertus du libre-échangisme et du protectionnisme. On a l’impression qu’ils ne sont d’accord sur rien. Alors, là-dessus, la mort de l’arbre planté par Macron ne pouvait que jeter un froid. On ne l’a pas dit tout de suite à Trump parce qu’il était en grande conversation avec Poutine. Mais quand il l’a su, son instinct de joueur lui a conseillé d’agir dans le même sens : profiter d’un désarroi de l’adversaire pour marquer un point. C’est ainsi que Trump annonça un matin qu’il avait l’intention de taxer de lourds droits de douane les Bordeaux, les Champagnes et les Bourgognes vendus aux États-Unis. Officiellement, pour que les vins de Californie se vendent mieux. En réalité, on s’est aperçu que c’était à cause de la mort d’un chêne.
Autobiographie du pape François : une attente déçue
L'Essentiel de Thibaud Collin | Publiée dans plus de cent pays, l’autobiographie du pontife se révèle assez décevante, malgré son titre, Espère, quand à sa vie même. On y retrouve cependant ses thèmes de prédilection, ses contradictions ainsi que ses jugements peu nuancés sur certains sujets, en particulier celui de la liturgie traditionnelle.