Alors que la prolifération de lois injustes rend l’exercice de certaines professions de plus en plus compliqué, L’Homme Nouveau a consacré son dernier hors-série à l’objection de la conscience. Un sujet brûlant qui nécessite à la fois un approfondissement philosophique et moral et un éclairage pratique.
Antigone, anarchiste avant l’heure ? Et si l’on parle d’objection de la conscience, sait-on vraiment ce qu’est la conscience ? Peut-on obéir à une loi injuste ? Que dit l’Église de l’objection de conscience ? L’objection de conscience est-elle la désobéissance civile ? Qui peut me soutenir si je refuse d’obéir à un ordre injuste ?
On a tôt fait de réduire l’objection de la conscience à un acte de désobéissance posé au nom de principes plus ou moins subjectifs, de faire de Thomas More une sorte d’anarchiste chrétien et d’Antigone une antique figure de la résistance non-violente. L’objection de la conscience, pourtant, est l’acte d’obéissance par excellence, de l’obéissance à la loi naturelle.
Un acte difficile
Ultime résistance au mal, l’objection de la conscience est un acte qui ne va pas de soi, pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’il suppose une juste compréhension des notions de conscience, de liberté, d’obéissance et de bien commun. Ensuite, parce que ce « non possum » posé par la conscience droite peut être lourd de conséquences, de la mort pour Thomas More ou les prêtres réfractaires de la Révolution française à la perte de son emploi ou de sa réputation pour nombre de professionnels aujourd’hui. Faudrait-il se contenter de réclamer un droit à l’objection de conscience pour certaines professions « sensibles » ? Ce refus de collaborer au mal suppose, finalement, une réflexion plus large sur une société désormais décadente à laquelle il ne s’agit pas seulement de s’opposer mais qu’il faut reconstruire. Par le témoignage qu’il rend à la vérité, l’objecteur est un témoin qui pose les premières pierres du réveil des consciences nécessaire à l’établissement d’une autorité juste.
Médecins, infirmiers, sages-femmes, pharmaciens mais aussi notaires, enseignants, ou maires : ils sont toujours plus nombreux ceux que la société moderne, par les lois injustes qu’elle promulgue, voudrait pousser au crime. Ils sont nombreux mais se sentent parfois bien seuls ou pas suffisamment formés pour affronter une autorité injuste. Entre témoignages, entretiens, analyses de fond, recommandations pratiques et textes de référence, le dernier hors-série de L’Homme Nouveau est le vade-mecum de ceux qui se refusent à consentir au mal. Joël Hautebert, Philippe Cappello, Gilles Dumont, Pascal Jacob, l’abbé Claude Barthe, le professeur Miguel Ayuso, mais également juristes, pharmacien, notaire ou enseignant ont bien voulu apporter leur expertise ou leur témoignage à ce travail.
Objection de la conscience, Éditions de L’Homme Nouveau, 68 p., 7 €.