Quas Primas (2/4) : Le dogme du Christ-Roi et sa signification politique

Publié le 09 Déc 2024
Quas Primas
Dossier | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi »
Document essentiel du magistère, l’encyclique Quas Primas (1925), publiée par Pie XI, est à replacer dans un enseignement enraciné dans la Sainte Écriture et professé par les papes du XIXe et du XXe siècle luttant contre la sécularisation et la trompeuse émancipation de la société du surnaturel et du divin.

  L’encyclique Quas Primas occupe une place centrale au sein de l’enseignement du pape Pie XI, qui l’a promulguée, mais aussi – plus largement – dans l’ensemble des documents antérieurs et ultérieurs. N’oubliez pas que Léon XIII avait déjà traité « de civitatum constitutione christiana » [1]. Que saint Pie X a choisi la maxime paulinienne « Instaurare omnia in Christo » comme devise de son pontificat. Tandis que Pie XI lui-même a signé le sien avec « Pax Christi in regno Christi ». Autrement dit, la constitution chrétienne des communautés politiques a été suivie par l’établissement de toutes choses en Christ, de sorte que ce n’est que dans ce Royaume du Christ que la vraie paix pouvait se produire.

Fondée sur l’Ancien et le Nouveau Testament

Mais ne pensez pas que Quas Primas soit liée uniquement aux enseignements antilibéraux des XIXe et XXe siècles. L’encyclique compile une doctrine qui a des fondements dans l’Ancien Testament et dans le Nouveau Testament. Des prophètes au psalmiste, pour les premiers, et surtout dans les Évangiles pour les seconds. Pie XI se souvient comment Notre-Seigneur donne à trois reprises un témoignage personnel de son royaume : dans son dernier discours au peuple, en parlant des récompenses et des châtiments perpétuellement réservés aux justes et aux damnés ; dans sa réponse au gouverneur romain qui lui demandait publiquement s’il était roi ; et, enfin, après sa Résurrection, en communiquant aux apôtres la mission d’enseigner et de baptiser tous les hommes : « Chaque fois qu’il en avait l’occasion, le Christ revendiquait le titre de Roi, confirmait publiquement sa royauté et déclarait solennellement que tout pouvoir au ciel et sur terre lui avait été donné. » Cette royauté – nous résumons – vient de différents titres : par naissance, étant le vrai Fils de Dieu Tout-Puissant, Créateur de toutes choses ; par le mérite, en étant l’homme le plus excellent qui ait jamais existé ou existera, et par la conquête, en ayant sauvé l’humanité de l’esclavage du péché et de l’enfer…

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Miguel Ayuso | Professeur de science politique et droit constitutionnel à l’université pontificale de Comillas (Madrid)

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