La veille de l’ouverture du Synode des évêques sur la famille, un prêtre polonais, Mgr Krzystof Charamsa, official de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, secrétaire adjoint de la Commission Théologique Internationale (CTI), et professeur dans les Universités pontificales Grégorienne et Regina Apostolorum, a avoué publiquement son homosexualité (« coming out »), qu’il a justifiée au cours d’une conférence de presse, durant laquelle, vêtu de son habit de clergyman, il a présenté son compagnon.
Il ne faut pas minimiser le cas de l’aveu public (en anglais « coming out ») de l’homosexualité du prêtre de la Curie romaine, Mgr Krzystof Charamsa, étant donné sa position (secrétaire adjoint de la CTI, professeur) et les arguments pseudo-intellectuels, dont il ne convient pas de sous-estimer la portée, qu’il a soigneusement préparés et prémédités (tout comme cette opération médiatique) pour justifier un comportement moral inique et inadmissible. Alors, disons-le crûment, au risque de heurter les « bonnes consciences » libérales-libertaires : il s’agit d’une machination proprement « diabolique ». Oui, Satan est bien l’acteur principal de cet épisode médiatique : le citer à la barre ne constitue pas le raisonnement facile d’une personne qui serait incapable de réfléchir, donc de débattre argument contre argument. Certes, il est toujours possible de raisonner, d’argumenter, mais tel n’est pas l’objet de cette réflexion. Il ne s’agit pas ici d’analyser le phénomène de l’homosexualité, que tant de spécialistes ont expliqué scientifiquement (cf. la thèse de l’abbé Xavier Thévenot), sans compter tous ceux qui l’ont abordé sous l’angle pastoral (cf. Père Daniel-Ange : Ton corps fait pour… un même corps ?). Il s’agit bien d’aller au cœur même de la problématique, de démasquer l’Imposteur (car il y en a un dans cette affaire), et de dire la vérité et rien que la vérité.
Le diable à la manœuvre
Le démon est par définition pervers. Oui, nous sommes bien en présence d’une perversion de l’intelligence qui vient à l’appui d’une conduite morale gravement (mortellement) peccamineuse. De fait, ce prêtre est intelligent, instruit, voire brillant, et il était considéré à juste titre comme « orthodoxe », c’est-à-dire fidèle à la doctrine catholique. Or, le démon veut entraîner les âmes dans l’abîme du péché et donc dans le néant de l’enfer. Comme il est le Menteur par nature (alors que Dieu – le Christ – est LA Vérité), il emploie dans ce but des raisons, qui deviennent des alibis pour celui qui se livre à lui, et donc des arguments qui sont exactement et explicitement à l’opposé de la vérité, et donc contraires à ce que la raison nous inspire, ce qui, pour la plupart de nos contemporains sécularisés, dont la conscience est peu ou mal éclairée, équivaut au simple bon sens. Ainsi, la pseudo-objectivité de Satan est le contraire de la « vraie » objectivité : elle est en réalité une subjectivité absolue, dévoyée, qui conduit à la dictature du relativisme sous le couvert de « tolérance ». Tous les arguments de l’infortuné prêtre sont donc faux et constituent la trame d’un mensonge bien construit et particulièrement pervers. Passons-les maintenant en revue :
Discrimination et intolérance ?
Il dit : « Les homosexuels sont les victimes d’une discrimination, de l’intolérance dans l’Église, qui les ignore et n’ose pas les regarder en face. Or, le christianisme est la religion de l’Amour… ».
C’est faux : l’Église est une Mère. Sans bruit et donc avec la délicatesse qui convient, elle a pris en compte depuis bien longtemps cette question pastorale particulièrement délicate. Elle sait que tel le Bon Samaritain, elle a pour mission d’oindre du baume de la Miséricorde de Dieu les plaies de ces personnes, dont l’âme est gravement blessée. Son silence médiatique équivaut donc au respect qui est dû à ces personnes. Elle agit donc à contre-courant de l’esprit du monde libéral-libertaire : elle aime comme une Mère, au nom du Bon Samaritain (le Christ), et non comme le monde, pour qui l’amour est synonyme de « tolérance » irresponsable.
Courage et sanction ?
Il dit : « Cet aveu public (« coming out ») est un acte de courage, d’autant plus qu’il comporte la certitude d’être sanctionné ».
C’est faux : il ne s’agit pas en l’occurrence de courage, mais d’un acte irresponsable. Le courage consiste à reconnaître devant Dieu – et hors des médias – l’acte peccamineux, en assumer la responsabilité pour être en mesure d’entreprendre une démarche pénitentielle qui aboutit à une libération intérieure, gage du salut et donc du bonheur éternel. La « sanction » dont il est question n’existe pas. Lles charges inhérentes au ministère sacerdotal ne peuvent plus être accomplies si le prêtre a enfreint gravement la promesse relative au célibat, qu’il a prise publiquement au moment de son ordination diaconale. Du fait du parjure et du scandale, il s’agit d’une conséquence, et non pas d’une sanction. D’ailleurs, l’évêque diocésain, dont dépend ce prêtre, lui a adressé l’admonestation d’usage, l’enjoignant, tel un père, de quitter cette voie qui le mène à la perdition.
Amour sincère ?
Il dit : « Les exégètes et les théologiens découvrent peu à peu et toujours plus sûrement que la Bible – y compris les épîtres de saint Paul – ne comporte pas une condamnation de l’homosexualité en tant que telle, car le sodomite dont il est question n’a rien à voir avec des couples qui s’aiment sincèrement… Il faudrait donc que l’Église fasse une mise à jour de son enseignement et que, en particulier, elle corrige son Catéchisme, sous peine, comme autrefois dans le domaine de l’astronomie (cf. affaire Galilée) d’être dépassée par les dernières découvertes scientifiques ».
C’est faux : outre le fait qu’on ne peut évidemment pas mettre sur le même plan l’astronomie et l’anthropologie, la Bible est on ne peut plus claire sur ce sujet, et l’interprétation authentique que l’Église, dans sa Tradition, en a faite (cf. le Catéchisme de l’Église Catholique, nn. 2357-2359) est constante et invariable du point de vue doctrinal. Citons seulement ces versets : dans l’Ancien Testament : Gn 19, 1-29 ; Lv 18, 22 ; dans le Nouveau Testament : Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 9-10 ; 1 Tm 1, 10. Les progrès des connaissances « scientifiques » concernent essentiellement l’aspect psychologique de cette question, et l’Église sait les intégrer dans sa manière de l’aborder sur le plan pastoral.
Dialogue ou dialectique ?
Il dit : « Le Pape François est “fantastique”, car il nous fait redécouvrir la beauté du dialogue ».
C’est faux : le « dialogue » dont il s’agit est en réalité la dialectique qui vise à attirer le Pape dans le piège médiatico-LGBT (le sens de ce sigle est maintenant bien connu…), au nom d’une fausse « tolérance » que l’on pare, pour la circonstance, des atours de la « miséricorde ». Autre chose est le dialogue de salut que le Pape entreprend avec ses interlocuteurs, y compris les plus éloignés de la foi catholique et de… sa morale. Le Pape François agit comme son Maître, dont il est le vicaire : dans la mesure où il le peut, il accepte de rencontrer tous ceux qui veulent bien l’aborder : il espère et il prie pour que telle âme pécheresse repentante consente à faire le premier pas vers Dieu, même dans l’obscurité, c’est-à-dire vers la Croix du Christ en quémandant la Miséricorde. Le Pape, qui, effectivement, est « fantastique », lui dit alors : « Je ne te condamne pas ; va et ne pèche plus ! ».
Le célibat est-il un carcan ?
Il dit : « La plupart des prêtres, surtout ceux qui sont à la Curie romaine, sont homosexuels et le cachent. Cela est dû en grande partie au célibat ».
C’est faux : outre l’opprobre qui est lancé contre ses confrères, qu’il traîne sans vergogne dans la boue, il cède à un phénomène bien connu des confesseurs, et aussi des psychologues : présenter son cas comme une généralité pour échapper à sa propre responsabilité. Il est évident que la plupart des prêtres vivent fidèlement, pacifiquement et joyeusement la chasteté dans la continence qui fait partie de leur état de vie, et que, s’ils rencontrent des difficultés, ils y font face avec courage et avec la grâce de Dieu. Rappelons aussi que pour être appelé au sacerdoce, le candidat doit être capable de vivre dans le célibat, et que ce discernement a lieu durant les années du séminaire (au moins six ans). De plus, cet argument est particulièrement pervers pour deux raisons :
1. Il jette le discrédit sur les prêtres pour entamer la confiance des fidèles à leur égard… sans parler de tous ceux qui sont plus ou moins loin de l’Église.
2. Cet homme, considéré, à juste titre, comme un prêtre fidèle à la doctrine catholique, s’est présenté en habit de clergyman à côté de son compagnon de débauche, d’où l’effet médiatique délétère de cette scène sur l’opinion publique.
Dans la prédication du Pape François, il y a un sujet qui revient avec une fréquence surprenante : le diable. Le Saint-Père nous met en garde : le diable ou Satan, le Menteur, est homicide dès les origines. Voici ce qu’il dit :
« Face au diable, il faut réagir comme l’a fait Jésus, qui a répondu avec la Parole de Dieu. On ne peut pas dialoguer avec le Prince de ce monde. Par sa mort et sa Résurrection, Jésus nous a libérés du pouvoir du monde, du pouvoir du diable, du pouvoir du Prince de ce monde ».