Cet été : Jean Racine, un dramaturge chrétien
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Cet été : Jean Racine, un dramaturge chrétien
Après les Petites écoles de Port-Royal et le collège d’Harcourt, Racine emménage avec son oncle Nicolas Vitart, puis séjourne à Uzès en vue d’un bénéfice ecclésiastique. Il renonce finalement pour répondre à sa vocation naissante de poète tragique, quitte à se retourner contre Port-Royal.
Une vocation qui se cherche
Désargenté à sa sortie du collège d’Harcourt, mais accueilli à l’hôtel de Luynes par Nicolas Vitart qui en est l’intendant, Racine mène joyeuse vie avec son cousin Antoine et des amis choisis, dont le jeune abbé Le Vasseur et Jean de La Fontaine, son parent éloigné. Il écrit, mais propose en vain à Molière une pièce de théâtre (aujourd’hui perdue), publie une Ode pour le mariage du roi, La Nymphe de la Seine à la Reine, et annonce en juin 1661 le plan d’une nouvelle pièce dont Ovide est le héros. Mais dès octobre il quitte Paris pour Uzès. Un de ses oncles Sconin, chanoine, ancien supérieur des génovéfains et vicaire général de l’évêché d’Uzès, lui offre la perspective d’un bénéfice ecclésiastique.
Un séjour ambigu
Racine reste à Uzès environ dix-huit mois ‒ un trou dans sa correspondance empêche de connaître avec précision la date de son retour à Paris ‒, mais son séjour est ambigu à souhait. L’oncle croit à l’avenir ecclésiastique de son neveu, le revêt de noir des pieds à la tête, le plonge dans la lecture de saint Thomas, mais tentera sans succès d’obtenir l’autorisation administrative de le tonsurer. Racine joue le jeu, mais il écrit à La Fontaine : « Il faut être régulier avec les réguliers, comme j’ai été loup avec vous et avec les autres loups vos compères » ; ce qui laisse rêveur sur ses motivations. Un bénéfice lui passe sous le nez, il décide d’en attendre un autre : « Je gagnerai cela du moins que j’étudierai davantage et…