Il y a quelques jours, l’Aide à l’Église en détresse (AED) a publié son rapport sur la liberté religieuse dans le monde pour l’année 2023-2024. Et le constat est alarmant.
Tous les deux ans, l’Aide à l’Église en détresse (AED) publie son rapport sur la liberté religieuse dans le monde. L’édition 2025, qui couvre la période allant de janvier 2023 à décembre 2024, a été rendue publique le 21 octobre. Elle dresse un constat particulièrement préoccupant : près des deux tiers de l’humanité, soit 5,4 milliards de personnes, vivent dans des pays où la liberté de religion est sérieusement menacée. Selon le rapport, 62 pays connaissent des violations significatives de la liberté religieuse : 24 sont classés en « persécution » et 38 en « discrimination ». Ces États regroupent à eux seuls près de 65 % de la population mondiale. Seuls le Kazakhstan et le Sri Lanka montrent une amélioration. Dans la majorité des cas, les atteintes à la liberté religieuse s’inscrivent dans un contexte d’autoritarisme politique, d’extrémisme religieux ou de conflit armé.
Des régimes autoritaires
Le rapport souligne que les régimes autoritaires restent le principal facteur de répression. Dans 19 pays, la liberté religieuse est directement entravée par des mécanismes juridiques et technologiques destinés à surveiller, censurer et punir la pratique du culte. La Chine, l’Érythrée, l’Iran ou le Nicaragua figurent parmi les cas les plus emblématiques : contrôle des institutions religieuses, emprisonnement de responsables spirituels, destruction de lieux de culte ou interdiction de rassemblements. Mais une tendance nouvelle inquiète particulièrement les observateurs : l’usage des technologies numériques et de l’intelligence artificielle (IA) à des fins de surveillance religieuse. Ces outils permettent désormais d’identifier qui assiste à la messe, qui enseigne le catéchisme ou qui entre en contact avec un prêtre. En Chine, plus de 700 millions de caméras alimentées par des logiciels d’IA enregistrent en permanence la population ; en Corée du Nord, le régime capture automatiquement l’écran des téléphones toutes les cinq minutes pour repérer toute activité religieuse.
L’extrémisme religieux
Outre ces formes de répression étatique, le rapport identifie deux autres moteurs majeurs : le djihadisme et le nationalisme religieux. Dans 15 pays, le terrorisme islamiste est la première cause de persécution ; dans 10 autres, il alimente la discrimination. Du Sahel au Pakistan, des groupes extrémistes cherchent à établir des zones d’influence religieuse, provoquant des déplacements de population et la destruction du patrimoine chrétien. Le…







