Mélenchon propose au Premier ministre de tendre la main à l’Espagne pour l’aider à sortir de la crise du référendum catalan. Généreuse idée ! Mais peut-on nous expliquer comment la France révolutionnaire, républicaine, sectaire, égalitariste, jacobine, centralisatrice, qui a « dézinguée » ses provinces pour d’artificiels départements, interdit en son temps les patois, détruit un à un les privilèges d’une région et les particularités de l’autre pourra entendre l’Espagne et sa province ? Notre France qui, récemment encore, a regroupé ses communes, toutes chargées d’Histoire, en magmas intercommunaux, refondé ses régions déjà incohérentes, en de vastes regroupements sans histoire commune, où Senlis concubine avec Dunkerque dans une union forcée, joliment appelée Hauts-de-France parce que quelques technocrates ont déduit qu’étant placée sur la carte au-dessus de Marseille, la plaine de Flandre était haute.
Comment notre pays, qui maintenant refuse que l’on se dise Français d’origine et défend que l’on remarque une différence d’avec l’étranger, qui refuse son histoire chrétienne, qui cherche même à effacer la différence homme-femme et qui n’a de cesse que de renoncer à sa souveraineté pour s’agglutiner, se normer, se fondre, dans le carcan bruxellois, comment donc ce pays du reniement des peuples, des cultures, des particularités, des subsidiarités, peut-il aider la Catalogne et le gouvernement espagnol à trouver l’équilibre entre un État subsidiaire et protecteur et des régions libres et culturellement fortes ? Monsieur Mélenchon est généreux comme ceux de la grande lignée qui va des sans-culottes aux sans-cravates, mais pour apaiser une province rebelle mieux vaut un roi débonnaire que le petit fillot des colonnes infernales. L’Espagne n’a besoin ni de la France jacobine ni de Jean-Luc, citoyen député Mélenchon : elle a un roi !