Allez, chaque année depuis la maternelle, l’Holiday blues nous rend capricieux, coincés entre l’envie de profiter encore du bonheur de liberté et pressés de retrouver l’école qui commençait à nous manquer. Un secret espoir nous pousse à rentrer… Cette année, ce sera mieux : une nouvelle trousse, des crayons neufs, un beau cartable, de nouveaux copains et peut-être même un chouette prof de maths (pour une fois). Nous piaffons et rechignons en même temps en multipliant les « pourvu que ». Même si les bancs de l’école ne sont plus notre sujet depuis bien des années, le syndrome, lui, continue à nous rendre crédules… Voilà que Grand-Père, posant son journal, déclare : finalement Juppé n’est peut-être pas si mal. Sarkozy ? Sa traversée du désert lui a donné plus de fond. Hollande a compris des choses depuis son entrevue avec le Pape. Macron pourrait donner du sang neuf. Il est bien ce Mariton, il faut lui donner sa chance…
Comment peut-on croire encore, tous autant que nous sommes, à notre âge, avec autant de rentrées scolaires à notre actif, que Monsieur Tatillon, prof de maths, sera plus sympa cette année que l’année passée et sa matière plus intéressante ? Reprenons-nous vite avant les universités d’été, les jeux électoraux, les petites phrases, les grandes déclarations et les promesses fallacieuses. Allons, nous tous, guérissons du syndrome, soyons certains que Monsieur Tatillon ne sera pas mieux cette année, que sa matière austère ne nous servira, plus tard, qu’à remplir des feuilles d’impôts en constante augmentation alors que des candidats aux primaires et aux élections promettaient tous de les faire baisser.
Et, comme nous n’avons même plus de sous pour le nouveau cartable et les beaux crayons cette année, on veut rester dans notre cabane dans les bois. Nous n’avons plus l’âge pour l’école mais pour la politique… nous la ferons buissonnière !