Dans la crise civilisationnelle, garder son équilibre est une gageure. Se regrouper pour vivre chrétiennement et transmettre la civilisation aux générations à venir est une nécessité. Mais renoncer à garder le contact avec le reste de la population serait abandonner le bien commun. L’engagement dans la cité n’est pas une option mais une nécessité. Chaque année, les chrétiens fêtent Pâques. Ils célèbrent la Résurrection, c’est-à-dire la Victoire sur les Ténèbres, l’ouverture des portes du Ciel. La joie de Pâques, les chrétiens orientaux ont pour coutume de se l’exprimer mutuellement en se saluant par ces mots : « Christ est ressuscité ! » La vie spirituelle possède cette grande qualité que, quels que soient les circonstances, les lieux, les contextes paisibles ou difficiles, la Résurrection rappelée chaque année est présente dans les esprits, accompagnée de la certitude de sa conséquence surnaturelle majeure, la possibilité du Salut. La foi dans ce qui est annoncé pour « demain » fait agir le chrétien. Aucune certitude On aimerait, dans l’ordre temporel, avoir la même certitude. Mais là, avouons-le, les choses sont beaucoup moins simples. Les catholiques français n’en ont aucune au sujet du salut temporel de leur pays. La situation du moment accentue sans aucun doute le besoin d’aiguiser sans cesse notre sens du bien commun, notre volonté de préserver et de transmettre ce que nous avons reçu et d’exercer notre devoir de piété à l’égard de la patrie. Nous le faisons sans certitude absolue quant au devenir de notre pays. Sans tomber dans les travers d’un naturalisme expliquant toute chose par l’enchaînement mécanique de causes et d’effets, le moins que l’on puisse dire c’est que l’avenir proche ne s’annonce pas radieux. Peu fervents des utopies des « lendemains qui chantent », même chrétiennes, à la suite du grand soir de la contre-révolution rêvée, nous nous contentons de faire vaillamment ce que nous avons à faire, usant de notre mieux de nos talents personnels que nous essayons d’exercer avec notre intelligence et notre cœur, sans oublier l’espérance qui entretient la volonté. Si la renaissance temporelle de notre pays et de la civilisation européenne ne semble pas pour demain, il n’empêche que, du point de vue naturel, il est indispensable de réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour endiguer la déferlante de la dégringolade et entamer un redressement. C’est même un devoir de justice. Les grandes manifestations et les mouvements de grève qui se sont déroulés ces derniers temps laissent un…
Pourquoi il n’y a pas la paix
Carte blanche de Judith Cabaud | Sans idéologie et sans préjugés, un constat simple vient à l’esprit : l’histoire ancienne et moderne nous démontre que ni les rois ni les empereurs et autres monarques – despotes ou libéraux – ne nous ont apporté une paix durable. Les Républiques, les confédérations et les parlements non plus. Au contraire.