Rite pénitentiel à Saint-Pierre de Rome

Publié le 06 Juin 2023
rite pénitentiel

Le samedi 3 juin, le cardinal Maura Gambetti, archiprêtre de la basilique, a célébré une liturgie pénitentielle dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Le jeudi 1er juin, un homme a profané les lieux en grimpant, nu, sur l’autel situé au-dessus de la tombe de Saint Pierre. Explication de ce rite pénitentiel.

 

Le jeudi 1er juin, un homme s’est déshabillé dans la basilique Saint-Pierre. Il a ensuite grimpé sur l’autel central dit l’autel de la confession, situé au-dessus de la tombe de saint Pierre. Selon le journal italien, les faits se sont déroulés un peu avant la fermeture du monument, en fin de journée. L’homme portrait une inscription dans son dos « Save Children of Ukraine » (Sauvez les enfants de l’Ukraine).

Citoyen russe, d’une trentaine d’années, doté d’un passeport polonais, l’individu venait en Italie avec l’idée d’accomplir une action forte contre la guerre en Ukraine. Sans grande résistance il s’est laissé emmener par les gendarmes après avoir été forcé de se rhabiller. Il portait des traces de scarifications et serait dans un état de dépression. L’homme a  été remis aux autorités italiennes par les forces vaticanes selon les règles du traité Italie-Saint-Siège.

Le samedi 3 juin, un rite pénitentiel a été célébré dans l’édifice. Après avoir récité le Credo, Mgr Maura Gambetti a fait le tour de l’autel en l’aspergeant d’eau bénite. Deux religieuses ont ensuite habillé l’autel avec une nappe, des bougies, des fleurs et un crucifix. Des chanoines du chapitre du lieu et des fidèles ont participé à la cérémonie.

L’Ordinaire du lieu – l’évêque, le vicaire épiscopal ou le vicaire général – détermine si l’acte est injurieux. La catégorie des actes violant la sacralité d’un lieu s’est élargie durant le XXe siècle. Le code de 1917 avait établi une liste des conditions de profanation : « le délit d’homicide ; l’effusion de sang grave et injurieuse ; les usages impies ou sordides auxquels l’église a été affectée ; l’ensevelissement d’un infidèle ou d’un excommunié frappé par sentence déclaratoire ou condamnatoire » (cf. canon 1172, 1). Le code actuel donne une plus large interprétation, laissant plus de liberté à l’Ordinaire du lieu. Des actions plus larges, comme le vandalisme, peuvent donc être la cause d’une messe de réparation.

Lorsque des lieux sacrés sont profanés, une messe dite de réparation est nécessaire. D’après le canon n°1211 « les lieux sacrés sont violés par des actions gravement préjudiciables qui y sont faites avec scandale pour les fidèles, actions qui, au jugement de l’Ordinaire du lieu, sont si graves et contraires à la sainteté du lieu qu’il n’est pas permis d’y exercer le culte jusqu’à ce que le dommage soit réparé par un rite pénitentiel selon la norme des livres liturgiques ». Cette messe est souvent présidée par l’évêque du diocèse. Sa présence montre que toute l’église diocésaine est touchée par la profanation et pas uniquement la paroisse.

La messe de réparation n’est jamais dite le dimanche, jour de la célébration de l’Eucharistie. L’autel doit être dépouillé. Les fleurs, les bougies, représentant la joie, sont enlevées. La cérémonie débute soit par une procession des fidèles et des célébrants soit par une entrée du clergé de la sacristie au chœur. L’officiant asperge l’autel pour le purifier, parfois même les murs de l’édifice. La célébration de l’eucharistie est recommandée car elle permet de remettre l’église dans son état premier. Le rituel pénitentiel est détaillé dans le cérémonial des évêques.

 

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