Saint François de Sales et la dévotion au Sacré-Cœur

Publié le 28 Jan 2023
dévotion

Symbole de l’ordre de la Visitation, le Sacré Cœur reçut un amour particulier de saint François. Cette dévotion présente depuis le Moyen Âge, connut par la suite un véritable essor grâce à l’œuvre de saint Jean Eudes au XVIIe siècle.   À Paray-le-Monial, dans la chapelle de la Visitation, une fresque représente l’apparition du Christ à Marguerite-Marie Alacoque le 27 décembre 1673. Saint François de Sales y figure en bonne place, ce qui souligne le rôle qui fut celui du Docteur de l’Amour de Dieu dans la dévotion au Sacré-Cœur. Très attaché au cœur de Jésus, saint François en avait fait l’emblème de la Visitation Sainte-Marie, le représentant couronné d’épines et transpercé de deux flèches, comme le montre le tableau de Benoît Alhoste exposé au monastère de Brou. La spiritualité du Sacré-Cœur était déjà présente au Moyen Âge. Elle bénéficia de la ferveur eucharistique qui est l’une des caractéristiques de la Réforme catholique. Jamais les paroisses de France ne connurent autant de processions et de saluts du Saint-Sacrement. L’enseignement spirituel du Docteur de l’Amour divin encouragea cette ferveur, invitant à vénérer le sacrifice du Christ, recherchant, dans l’oraison, l’union à Dieu, l’amitié avec le Christ. Si saint François de Sales contribua à l’éclosion de la dévotion au Sacré-Cœur, ce fut un disciple du cardinal de Bérulle, prêtre de l’Oratoire, saint Jean Eudes (1601-1680), qui en assura la promotion. Fondateur en 1643 de la Congrégation de Jésus et Marie destinée à la formation des séminaristes et aux missions populaires, saint Jean Eudes plaça son zèle missionnaire sous la protection des cœurs de Jésus et de Marie. En 1648, il fit célébrer à Autun une messe en l’honneur du cœur de Marie. Vingt ans plus tard, il composa une messe et un office du Sacré-Cœur, qui furent approuvés par plusieurs évêques. Dans sa Méditation sur le Sacré-Cœur, il soulignait que celui-ci permet une communion plus étroite avec Dieu, favorisant l’imitation du Christ, fortifiant l’amitié avec Jésus : « Considérez que le Père éternel est dans ce cœur admirable, l’y faisant vivre de la même vie toute sainte et toute divine dont il est vivant dans son sein adorable de toute éternité ; et qu’il y va aussi imprimant une image très excellente de sa divine paternité, afin que ce cœur humainement divin et divinement humain soit le père de tous les cœurs des enfants de Dieu. À raison de quoi nos cœurs…

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Philippe Pichot-Bravard, Maître de conférences H.D.R. en histoire du droit

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